NETTALI.COM - Amadou Ba sort de sa réserve et répond à Ousmane Sonko. Face à la presse ce lundi à la maison du Parti socialiste (Ps), le chef de la coalition "Jamm ak njarin" s'est lavé à grande eau face aux accusations portées contre lui par l'actuel chef du gouvernement. 

"Aujourd'hui, il est clair que nous sommes dirigés par un gouvernement qui n’arrive pas à prendre la pleine mesure des enjeux. Depuis son installation, qu'avons-nous vu ? Du surplace, du pilotage à vue, des promesses sans lendemain et surtout l'absence de solutions concrètes pour répondre aux préoccupations urgentes de notre peuple. Et pendant ce temps, les problèmes persistent et s’aggravent. Au lieu de s’attaquer aux vrais défis, l’équipe actuelle préfère la menace, l’intimidation et la division. Elle cherche à faire taire les voix discordantes plutôt que de rassembler et de construire un avenir commun. Le peuple sénégalais mérite mieux que cela. Le pouvoir ne s’exerce pas dans la peur ou la contrainte." Propos de l'ancien Premier ministre Amadou Ba. Ce dernier a fait face à la presse ce lundi au nom de sa coalition Jamm ak njarin". A l'en croire, "le pouvoir s’exerce dans le dialogue, la concertation et l'action au service du bien commun". "En république et en démocratie, dit-il, le pouvoir s’exerce par la persuasion et non par la terreur."

Revenant sur le débat autour de l'état des finances publiques, Amadou Ba regrette d'abord: "Ces derniers jours, des accusations graves ont été portées contre ma personne." Mais il précise : "Je ne suis pas ici pour m’engager dans des polémiques ni pour répondre par l’invective. Parce que les attentes du pays sont ailleurs." "Je dois, néanmoins, rétablir la vérité, avec sincérité et sérénité et rappeler les faits, rien que les faits", dit-il. Avant de poursuivre : "Tout au long de ma carrière, j’ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m'être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Et je le dis avec foi, fermeté et solennité : je n'ai jamais été «épinglé» dans aucun rapport d'audit. J'ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela". D'après Amadou Ba, ceux qui l'accusent n'ont aucune preuve. Parce que, selon lu, "il est facile d’accuser sans fondement". "Mais, jure l'ancien Premier ministre, la vérité demeure : je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires." D'ailleurs, il dit "nourrir un doute profond sur la véracité de ces allégations". "Il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023. Je tiens à rappeler une évidence : de 2019 à 2023, je n’étais plus ministre des Finances. Mon passage au ministère des Finances s'est terminé le 6 avril 2019. Alors, que l’on m’explique : comment pourrais-je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des finances ?", s'interroge Amadou Ba. Avant de souligner : "Ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi révélatrices d'une volonté délibérée de désinformer. L’honnêteté intellectuelle et la rigueur devraient être les bases du débat, pas des tentatives désespérées de détourner l’attention." Et Amadou Ba de faire la leçon à Ousmane Sonko : "Ce qui est attendu du Premier Ministre et de son gouvernement, c'est de répondre aux besoins du peuple sénégalais et non de se livrer à des jeux de diversion. Je les invite à sortir des querelles et à se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire gouverner pour le bien de notre pays."

"De plus, je tiens à le préciser clairement : depuis mon entrée dans le gouvernement, en septembre 2013, aucun terrain ne m'a été attribué, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l’État ne m'a été cédée ou octroyée sous quelque forme que ce soit. Ces accusations d’accaparement de biens publics me concernant sont injustifiées. Elles relèvent de la pure calomnie et du dénigrement. Je n’ai jamais détourné les biens de l’État, ni failli à ma mission de service public", a martelé Amadou Ba.