CONTRIBUTION - 1. Le communiqué reconnaît que l’audit « préliminaire » (c’est la première fois que le Gouvernement utilise ce terme !) des finances publiques doit faire l’objet « d’une revue de la Cour des Comptes selon la loi sénégalaise » (ce qu’on refusait jusqu’ici d’évoquer ou d’admettre). Pour ceux qui en doutaient encore, le FMI n’a pas donné raison au Gouvernement, mais attend, comme « prescrit par la loi sénégalaise », la certification de l’audit « préliminaire » par la Cour des Comptes.

2. Le Gouvernement « envisage d’entamer des discussions avec le FMI pour établir un programme aligné sur les objectifs d’assainissement du cadre macroéconomique et la mise en œuvre de la vision des nouvelles autorités ». Pour le moment, rien n’est encore conclu avec le FMI, ce qui entraîne le non-décaissement de la tranche prévue pour le Sénégal.

3. Je vous épargne toute la propagande et la tentative de manipulation sur « la confiance renouvelée des investisseurs internationaux en la signature du Sénégal », qui est en contradiction avec ce qui est envisagé avec le donneur d’ordre tacite qu’est le FMI, évoqué au point 2. 4. Face à l’impasse du Gouvernement pour couvrir les dépenses budgétaires d’ici décembre 2024, on retourne, encore et encore, chez le même JP Morgan pour emprunter à des conditions commerciales, à un taux de 6,33 % sur 7 ans, 300 millions de dollars, soit environ 181 milliards de FCFA.

Je rappelle qu’en juin 2024, il y a quatre mois, le Gouvernement levait un Eurobond de 453 milliards à 7,75 %, dans des conditions dénoncées comme relativement dures pour le Sénégal et non transparentes dans leur réalisation. Au total, plus de 634 milliards de FCFA chez JP Morgan en 5 mois !

Est-ce que la précipitation, à des fins de propagande politique, sur un audit « préliminaire » de l’IGF par un PM président de parti valait toutes ces misères au Sénégal ?

• Dégradation de la note souveraine de notre pays de B3a + stable à B1, pays sous surveillance.

• Blocage de la tranche de plus de 300 milliards du FMI pour le dernier trimestre de 2024.

• Endettement record sur le marché financier dans des conditions très dures (7,75 % et 6,33 %) pour plus de 634 milliards en moins de 5 mois. Non, assurément, me diriez-vous à l’unanimité ! Et le plus dur pour le peuple sénégalais semble être devant nous. Dieu garde et sauve le Sénégal !

Dakar le 30 octobre 2024 Youssou Diallo Président du Club Sénégal Émergent