NETTALI.COM - La loi d'amnistie votée par le régime de Macky Sall avant son départ sera retirée. Du moins si Pastef a la majorité dans la prochaine Assemblée nationale. L'assurance a été donnée par Ousmane Sonko ce vendredi. La tête de liste de Pastef était en meeting à Ziguinchor.
"Beaucoup de gens ont perdu la vie, d'autres ont perdu leur intégrité physique, d'autres avaient perdu la liberté, d'autres ont perdu leur travail... Tout cela ne peut pas passer par pertes et profits", a laissé entendre, vendredi à Ziguinchor, Ousmane Sonko. Et ce dernier de poursuivre: "C'est pourquoi le 17 novembre, après avoir conquis une majorité écrasante à l'Assemblée nationale, une de nos priorités sera de retirer la loi d'amnistie. Il ne peut pas y avoir d'impunité." Parce que, selon lui, "si dans une société, les gens peuvent se cacher derrière l'Etat, utiliser les moyens d'Etat pour comploter contre les gens, pour tirer sur les gens, pour tuer des manifestants désarmés et vouloir effacer tout cela comme si ça n'avait jamais existé, tôt ou tard, ça va se reproduire".
"Ces gens (les anciens tenants du pouvoir, ndlr) ont la mémoire très courte, ils pensent que la loi d'amnistie, c'est pour nous. Mais je vous garantis que nous n'avons pas besoin de loi d'amnistie." Ousmane Sonko raconte : "Quand ils m'ont envoyé des médiateurs qui sont venus me trouver à la prison du Cap Manuel pour me proposer une loi d'amnistie, je leur ai dit qu'on n'avait pas besoin de loi d'amnistie. La seule chose qui nous intéressait, c'était la libération des jeunes emprisonnés injustement. Mais une loi d'amnistie qui crée l'impunité pour des assassins, nous ne pouvons pas l'accepter. Et j'avais donné des instructions aux députés de Pastef pour voter contre cette loi d'amnistie si c'est pour protéger des assassins." D'ailleurs, rassure Ousmane Sonko, "tous les dossiers qui sont sur la table de la Justice seront traités pour qu'on sache qui a fait quoi".
Pour rappel, en mars 2024, juste avant la présidentielle, Macky Sall avait fait voter par l'Assemblée nationale une loi d'amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le Sénégal entre février 2021 et février 2024.