NETTALI.COM - Le livre "L'idée de la Casamance autonome" de la chercheuse française Séverine Awenengo Dalberto n'est pas du goût des autorités sénégalaises. Et elles comptent s'opposer à sa promotion et à sa vente au Sénégal. Ousmane Sonko l'a fait savoir vendredi à Ziguinchor. Non sans mettre en garde ceux qui utilisent le conflit casamançais à des fins politiques.
"L'idée de la Casamance autonome - Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal". Tel est le titre de l'ouvrage de la chercheuse française Séverine Awenengo Dalberto. Un livre qui suscite la polémique à Dakar oubligeant les autorités sénégalaises à s'opposer à la cérémonie de présentation qui était prévue le 26 octobre dernier. Et le gouvernement sénégalais ne compte pas s'en arrêter là. Le Premier ministre Ousmane Sonko est revenu sur la question vendredi au cours d'un meeting à Ziguinchor. Jugeant l'ouvrage "inapproprié", la tête de liste nationale de Pastef assure que sa promotion et sa vente ne seront pas autorisée au Sénégal. A en croire Ousmane Sonko, l'archiviste français Jacques Charpy avait déjà affirmé en 1993 l'appartenance inaliénable de la Casamance au Sénégal. Ce, dit-il, "avec des documents à l'appui". Ousmane Sonko s'étonne donc de voir ce débat relancé par une chercheuse française dans un contexte où le Sénégal est dirigé par un régime souverainiste. Il conseille à la chercheuse Séverine Awenengo Dalberto d'aller écrire sur la Corse qui réclame son indépendance à la France ou sur la Nouvelle-Calédonie. "Je ne sais ce qui se cache derrière ce livre. Mais je demande à la France, si elle veut agir en toute transparence, de publier les archives sur les exactions coloniales, les exécutions sommaires et le bombardement de Thiaroye 44", dit-il.
Parlant toujours de la paix dans la partie sud du Sénégal, Ousmane Sonko martèle : "Je vous qu'on nous comprenne quand je parle de paix. La paix n'est pas encore définitive en Casamance. Tant qu'il y aura des groupes qui ont encore des armes et qui sont dans telle ou telle autre portion du territoire ou dans les pays environnants, la paix n'est pas acquise. Il y aura la paix quand tout le monde aura déposé les armes dans un consensus où il n'y aura ni vainqueur ni vaincu. Il n'est plus question qu'un seul fils de pays perde la vie, qu'il soit du côté de l'armée ou de l'autre côté." "Il faut qu'on en finisse", insiste Ousmane Sonko. Qui poursuit : "C'est pourquoi je rends un vibrant hommage à l'armée nationale du Sénégal qui, pendant des années, a veillé à ce que l'intégrité territoriale soit sauve. Nous avons d'autres priorités en matière de sécurité. C'est pourquoi nous n'avons plus besoin d'un face-à-face entre l'armée et des fils de ce pays. La priorité, c'est l'Est du Sénégal, c'est la Falémé pour éviter que des gens de l'autre côté ne puissent traverser la frontière pour venir faire du terrorisme dans notre pays."
En outre, Ousmane Sonko met en garde "les apprentis politiciens qui pensent pouvoir utiliser le conflit casamançais pour faire leur politique". "Je veux les mettre en garde. Les questions qui relèvent de la sécurité nationale, ce n'est pas un jeu", a-t-il laissé entendre.