NETTALI.COM - Après sa sortie de prison, le leader du mouvement Gueum Sa Bopp et candidat sur la liste Samm Sa Kaddu a fait face à la presse ce lundi 4 novembre 2024. Il a encore  sévèrement critiqué le Premier ministre Ousmane Sonko qu'il qualifie de revanchard et l'accusé d'être derrière son emprisonnement,

Bougane Guèye a tenu une conférence de presse quelques jours après sa sortie de la prison de Tambacounda. Après avoir rendu hommage à feu Moustapha Ba, le leader de Gueum Sa Bopp est revenu sur sa détention. « Après douze jours de privation de liberté, je réaffirme ici mon engagement à œuvrer pour le développement de mon pays d’où ma conviction. Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu dans le procès de mercredi dernier à Tamba. La Justice a juste prouvé qu’elle reste le dernier rempart pour le respect de nos libertés individuelles souvent menacées par des initiatives politiciennes », a déclaré Bougane.

Il a soutenu que cette situation est à dénoncer et promet de faire face. « C’est à dénoncer et, telle une sentinelle, nous serons là pour combattre l’arbitraire incarné par ce revanchard de la scène politique et ses talibés". L'opposant qui fait allusion à Ousmane Sonko déclare que « ce revanchard  confond ses casquettes de Premier ministre et de chef de parti »,

«Sa position actuelle lui permet d’accéder à des dossiers secrets classés d’Etat, qu’il tente de manipuler dangereusement »,  affirme Bougane Guèye Dany .

Non sans ajouter : « Il en fût ainsi à Bakel. Sur une route nationale sans jalonnement, comme nous avons l’habitude de le constater, à l’occasion de chaque sortie du Chef de l’Etat, son ministre de l’Intérieur, le patron de la gendarmerie et le Procureur toute leur énergie, sur instruction de leur chef, pour appliquer une décision politique, illégale en violation de la Constitution, contre ma personne. Ils ont tous agi en vrais militants de Pastef pour me mettre en prison ».

Dénonçant toujours son interpellation, Bougane Guèye Dany menace de porter plainte contre la gendarmerie. « Le communiqué sanctionnant mon arrestation est truffé de contrevérités et toutes les vidéos le prouvent. Je n'exclus pas d’ailleurs avec mes avocats, de porter plainte contre la gendarmerie", annonce-t-il.

S'attaquant à nouveau au Premier ministre, l'opposant déclare : « Malgré cette injustice, j’ai agi en homme responsable, sans user de subterfuges fantaisistes pour échapper à la Justice, comme le faisait ce tricheur et peureux de la Cité Keur Gorgui. Je suis connu pour mes actions humanistes à travers le pays pour venir en aide à mes compatriotes. Où était Ousmane Sonko, lorsqu’en 2012, je mobilisais 500 millions pour secourir les populations en détresse à cause des inondations ? Certainement dans les dossiers fonciers nébuleux de son ex‐mentor poursuivi pour 8 milliards par la Crei.

" Mon engagement pour mon pays et pour mes compatriotes ne date pas d’aujourd’hui. Et, je ne cherche pas, ni par le mensonge, ni par les manipulations, à verser du sang de la jeunesse pour accéder au pouvoir. Je suis un homme de vérité, de justice, un humaniste engagé pour les bonnes causes. C’est ce qui m’a conduit à la prison de Tamba », se glorifie l'opposant.

Il poursuit : « En moins d’un mois, j’ai fait l’objet de deux arrestations. C’est la preuve tangible que je fais l’objet de persécution orchestrée par Ousmane Sonko et Pastef, dont je suis la cible principale. Ils tentent vainement à m’empêcher d’exercer pleinement mon droit en tant qu’opposant. J’ai été victime d’arrestations illégales, de détentions arbitraires, d’interdiction de circuler librement dans mon pays. La restriction qui m’a été injustement imposée, reposait sur la seule volonté de l’autorité politique et non sur la loi. Cet acte politique était disproportionné par rapport à la nature humanitaire de la mission de la délégation de Saam Sa Kaddu, qui consistait à secourir près de 60 000 citoyens sénégalais sinistrés dans le département de Bakel, abandonnés à leur sort.

Le Président de la République n’est jamais passé par cette route nationale. Et c’est gênant de voir l’institution de la gendarmerie nationale jouer un rôle politique au service de Pastef et contre la délégation de l’opposition, jusqu’à m’envoyer en prison. Par conséquent, j’ai instruit à mes avocats de travailler en vue de saisir le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Car, les Sénégalais ne peuvent plus continuer à vivre sous le régime de la privation des libertés et de la violation des droits humains. J’en fais mon combat personnel ».