CONTRIBUTION - “Mamadou Moustapha Ba a été un des enfants de troupe les plus représentatifs de l'excellence du Prytanée militaire de Saint-Louis par sa compétence, son engagement, son abnégation et surtout son état d'esprit général. Il était doué, il était libre, il était généreux, il était rigoureux et surtout, il était disponible. Conscient de sa noblesse héritée des pures traditions du Saloum qui ont vu son arrière-grand-père Maba Diakhou Ba battre Pinet Laprade à Paos Koto, il s’est voulu homme d’honneur, homme de combat et homme de devoir.
Le "savoir pour mieux servir", appris au Prytanée, l’a conduit à s’ériger homme à tout faire du ministère des Finances et du Budget. Sa vie, son combat, sa mission ont été de compter parmi les meilleurs fonctionnaires de ce ministère qu'il connaissait, qu’il épousait et dont il a gravi les échelons pas à pas pendant plus de 32 ans. Il a été là au temps des vaches maigres de la fin de l'ajustement structurel, devenant la mémoire vive des rencontres épiques avec les institutions de Bretton Woods.
Avec Wade, il est dans les centres de décision pour préparer le budget général de l’État.
Avec Macky, il accompagne les différents ministres des Finances dans la conception, la préparation et la mise en place du budget. Il trouve les solutions donnant de son intelligence, de son temps et de sa force. Jamais il n'a failli et comme un général de combat, il a fait face à tout.
Je l’ai rencontré et je l'ai connu parce que, enfant de troupe comme moi, il ne connaissait que la rigueur, il ne connaissait que la justice, il ne connaissait que la dignité. DGB puis ministre des Finances, il a fait face à Macky pour protéger la plupart de ses agents qui militaient ouvertement à Pastef. Il ne voulait regarder, apprécier et discuter que de leur travail et de leur mission au sein du département.
Moustapha Ba, “Bosquier” pour tous les AET, était disponible, fraternel et humble. Combien de fois, il a répondu favorablement à mes sollicitations pour soigner un AET malade, prendre en charge des veuves et des enfants d’AET. Moustapha ne quittait son bureau que vers 2 h du matin, répondant aux nécessités de son service et faisant l’effort que tout soit aux normes.
Nous les AET, nous lui devons une partie de notre respectabilité, car toutes les personnes qui l'ont connu, l'ont respecté pour sa posture républicaine, sa disponibilité et son humilité. Ce respect rejaillissait sur les membres de notre Amicale par la représentativité et l'exemplarité dont il faisait preuve.
Je salue et présente mes condoléances à Yacine Sall. Elle a été là et a accompagné son mari, faisant preuve de confiance, de compréhension, de respect et d’écoute. Elle nous a toujours ouvert ses portes, nous servant à boire et à manger, s’éclipsant avec discrétion pour éviter nos discussions interminables.
Je salue une femme courageuse, une femme digne et une femme qui a soutenu son mari en le laissant faire son devoir et sa mission. La fratrie perd un pilier, un atout majeur et un exemple de ce que doit être un enfant de troupe.
Adieu Bosquier ! Adieu petit frère ! Adieu l’ami ! “