NETTALI.COM - Selon le chef de l’État, la création d'une véritable industrie nationale de défense est un impératif pour parachever le niveau de professionnalisme et de rayonnement dont font preuve les forces armées depuis plus de 60 ans.

Le président de la République a présidé, le vendredi 8 novembre, la Journée des forces armées, qui avait pour thème “Vers la souveraineté technologique et industrielle des forces armées”. Ce thème, selon Bassirou Diomaye Faye, en parfaite cohérence avec le quatrième axe du référentiel Sénégal 2050, est tout à fait pertinent au regard du contexte géopolitique mondial marqué par une complexité croissante qui place le Sénégal à l'heure de choix décisifs.

En effet, depuis la survenance de la pandémie mondiale de la Covid- 19, souligne-t-il, le besoin d'une plus grande autonomie stratégique des nations comme la nôtre se fait sentir avec acuité. “Cette nouvelle orientation est amplifiée, d'une part, par le délitement progressif des mécanismes multilatéraux de solidarité qui assuraient jusque-là un certain équilibre dans les relations internationales et, d'autre part, par les signaux alarmants d'un retour brutal de la guerre dans certaines parties du monde. À l'échelle régionale, cette situation se déroule sur fond de périls sécuritaires graves portés par la violence terroriste qui frappe à nos frontières, affaiblit nos économies de jour en jour et compromet gravement nos efforts d'intégration. Ce tableau sécuritaire peu reluisant commande aux autorités de prendre la pleine mesure des défis liés à notre stratégie d'acquisition en matière de défense et de sécurité”, fait-il remarquer.

Politique d'équipement de l’armée : rompre avec la dépendance de l’extérieur

Ainsi, il annonce un projet de loi sur la défense et la sécurité nationale, fixant les grandes orientations d’une architecture de défense adaptée au contexte actuel. En effet, le chef de l’État veut que l’État prenne en charge l’équipement de nos forces armées. “Il est déjà rassurant que les forces armées aient pensé à soumettre pour validation une loi de programmation militaire (2025-2029) visant à établir un plan pluriannuel des dépenses que l'État leur consacre. En réalité, si notre politique d'équipement nous permet encore de disposer de capacités satisfaisantes, elle reste limitée par le caractère hétéroclite de nos moyens et surtout par une trop forte dépendance étrangère. Dans un monde imprévisible caractérisé par une militarisation croissante des approvisionnements, la soustraction progressive de notre outil de défense et de sécurité aux multiples aléas constitue un véritable gage d'indépendance”, indique le chef suprême des armées.

Il ajoute : “Le contexte de besoins croissants en équipements militaires créé par la montée en puissance des forces armées milite pour une autonomisation progressive afin de mieux satisfaire aux exigences d'un soutien logistique de plus en plus marqué par la déconcentration.” Ensuite, le président de la République est revenu sur la posture républicaine des forces armées et leur rôle central dans la construction de la cohésion nationale. “Toujours imbues de patriotisme et fidèles à leur sacerdoce, elles ont su préserver la sacralité de l'intégrité territoriale contre les velléités visant à saper les aspirations de notre devise ‘Un peuple, un but, une foi’.

Cette posture républicaine, qui n'a jamais fait défaut, explique le respect que leur vouent les concitoyens et l'intérêt personnel qu’ils portent à leur épanouissement sur tous les plans”, a salué Bassirou Diomaye Faye.

Diomaye, le prix de la meilleure innovation technologique et industrielle à vocation paramilitaire

À ses yeux, la création d'une véritable industrie nationale de défense est aujourd'hui un impératif pour parachever le niveau de professionnalisme et de rayonnement dont font preuve nos forces armées depuis plus de 60 ans. Pour cela, dit-il, “il nous faut donc changer de paradigme pour asseoir nos politiques sur des fondements solides et durables à même de nous assurer autonomie et résilience. À cet effet, tout en restant ouverts aux opportunités extérieures, il nous faudra exploiter et mettre en exergue nos capacités endogènes. Je demeure convaincu qu'en combinant l'expertise de nos chercheurs et les savoir-faire endogènes de nos ingénieurs, inventeurs et artisans, les forces armées peuvent entrer dans une nouvelle ère afin de poursuivre plus sereinement leur montée en puissance. J'ai instruit le Premier ministre et le gouvernement de mobiliser tous les acteurs nationaux, publics et privés ainsi que les partenaires internationaux dans une démarche réaliste et pragmatique pour la réalisation de cet objectif national”.

Car, selon BDF, l'évolution du monde académique, le resserrement des liens entre les différents acteurs et le changement de culture constituent des pistes à développer. Il veut faire naître, au sein de notre tissu industriel, un nouveau secteur pourvoyeur d'emplois. Dans ce cadre, le ministère des Forces armées et celui de l'Industrie et du Commerce ont signé avant-hier un important protocole d'accord avec une société partenaire pour la mise en oeuvre d'un projet d'installation et d'exploitation d'une usine d'assemblage de véhicules militaires au Sénégal.

Je suis heureux également d'annoncer que lors des prochaines journées des forces armées, un prix spécial du président de la République sera attribué à la meilleure innovation technologique et industrielle à vocation paramilitaire”, a-t-il annoncé.