NETTALI.COM - Au Sénégal, c’est la désescalade. En tout cas, c’est le signal envoyé par le Premier ministre, Ousmane Sonko, et tête de liste de son parti aux législatives de dimanche. Après un appel à ses sympathisants à se venger d’éventuelles agressions d’opposants politiques en cette période de fin de campagne électorale électrique. Ousmane Sonko fait marche arrière et appelé ses militants au calme et à rester pacifiques mardi 12 novembre.

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors d'une conférence de presse à Dakar, le 26 septembre 2024.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lors d'une conférence de presse à Dakar, le 26 septembre 2024. AFP

« Tout ce que j’avais déclaré, je vous demande de le désactiver. » Voilà ce qu’a dit Ousmane Sonko  aux milliers de sympathisants rassemblés hier soir près de l’École normale supérieure de Dakar, au cœur de la capitale sénégalaise. « Ne provoquez pas, n’insultez pas et ne frappez personne, l’État fera le travail », a ajouté Ousmane Sonko, dans un appel au calme bien éloigné du « droit à la riposte » qu’il revendiquait sur Facebook quelques heures plus tôt.

Merci Sonko pour la désescalade, peut-on lire sur X ce matin. Il faut dire que les appels à revenir à un discours plus raisonnable s’étaient multipliés hier. « Comment comprendre qu’un chef de gouvernement d’une république comme le Sénégal demande qu’une justice privée » se substitue « à la Justice de l’État même en cas de faillite de celle-ci ? », s’est par exemple insurgé le juge Hamidou Ibrahima Dème sur les réseaux sociaux.

Barthélémy Dias appelle à « récuser la violence »

Résultat hier, le passage de la caravane du Pastef devant le domicile du maire de Dakar, Barthélémy Dias, devenu l’ennemi politique numéro 1 ces derniers jours a été interdit par la police. De la même façon, le leader politique et tête de liste de la coalition d’opposition Samm Sa Kaddu a été empêché de sortir de chez lui par les forces de l’ordre. La presse a dû se déplacer jusqu’à son domicile. Barthélémy Dias a, lui aussi, appelé à « récuser la violence ».

Tout cela suffira-t-il à éviter de nouveaux accrochages ? Les caravanes du Pastef et de Samm Sa Kaddu ont en tout cas toutes les deux prévu de sillonner Dakar et sa banlieue aujourd’hui, Guédiawaye pour le Pastef et les Parcelles assainies pour Samm Sakkadu.

La police, de son côté, a annoncé avoir placé quatre personnes en garde à vue dans la ville de Saint-Louis pour coups et blessures volontaires après les affrontements entre sympathisants du Pastef et la caravane de l’opposition Samm Sa Kaddu lundi.

La police annonce également avoir trouvé des armes, entre autres des tasers, des couteaux, des lance-pierres, et des bâtons télescopiques à bord des véhicules d’une caravane de campagne, sans préciser de quel parti il s’agit, et avoir interpellé 77 personnes, dans la nuit de lundi à mardi, « essentiellement des gardes du corps » de cette même équipe de campagne.