NETTALI.COM - Dans l'enceinte de l'Hôpital militaire de Ouakam, ils étaient très très nombreux, ces Anciens Enfants de Troupe qui sont allés accompagner leur frère d'armes, Moustapha Ba, dans sa dernière demeure. Ce sont d'ailleurs ses camarades de la promotion 1977 du Prytanée militaire, très émus qui ont transporté sur les lieux. Le Président de l'Amicale des Anciens Enfants de Troupe, le colonel Ibrahima Kamara, dans son discours, lui a rendu un vibrant hommage au nom des AET.
Bosquier, comme il était affectueusement surnommé, défendait corps et âme ses différentes casquettes et montrait toujours son appartenance à la famille militaire. "Les Anciens enfants de troupe, dont je porte la voix ici, ne sont guère mécontents de l’ancien Bosquier. Bien au contraire, ils se vantent même qu'il ait été et demeure l’un d’eux", rappelant au passage ce fameux slogan si cher aux AET : "Enfant de troupe un jour, Ancien Enfant de troupe pour toujours”.
Le colonel Ibrahima Camara, président des Anciens enfants de troupe ne s'est d'ailleurs arrêté en si bon chemin. Après avoir rappelé des passages des témoignages du Général Mbaye Cissé, son camarade de promotion du Prytanée militaire, de Mouhamadou Makhtar Cissé, son cadet du Prytanée, collègue et ancien ministre du budget, de ses aînés au Prytanée, le Colonel Abdou Aziz Ndao et l'ancien ministre Serigne Mbaye Thiam, Ibrahima Kamara a rappelé le côté "multidimensionnel de l'homme", "apprécié et respecté pour son humilité, son exquise courtoisie, son commerce facile, sa générosité, mais surtout pour son expertise inégalée dans son domaine. Celui-là que son camarade général a même appelé l’Almamy des finances ou encore l'orfèvre des finances."
Il a ainsi dit de Moustapha Ba "Bosquier" qu'il était "cet infatigable travailleur, ce travailleur acharné, rigoureux", "à la voix qui portait et trahissait sa passion." La passion, a-t-il rappelé, "c’est ce qui le guidait, le faisait bouger." "Endurant et résilient, l'homme l'était aussi" "L’homme n’avait pas à vrai dire changé au fil de son ascension. De la Direction de la Coopération économique et Financière en passant par la Direction générale du budget, il était toujours égal à lui-même, armé de ce sacerdoce qui lui collait à la peau et qui ne l’avait jamais vraiment quitté. Il avait gravi les échelons marche par marche, sans relâche, toujours prêt à aller à l’assaut de solutions pour ce ministère si vital et stratégique au cœur de l’Etat du Sénégal", nous a également appris Kamara.
Qui enchaîne : "Moustapha, c’est à la vérité un homme qui ne laissait pas indifférent. Il forçait l’admiration et le respect. Il était même, disons-le clairement amoureux de son métier. De sa science. Il suffisait pour s’en convaincre de se remémorer ses joutes avec les députés à l’Assemblée nationale où il faisait, avec ses envolées dont il était le seul à avoir le secret, preuve d’une pédagogie si rare pour convaincre son auditoire qui n’avait d’autre choix que lui faire, à la fin, un standing ovation. Les images des députés l’applaudissant sont encore fraîches dans les mémoires après un exposé d’une limpidité si rare et exquise. Un de ses contradicteurs député reconnu pour son côté coriace, même s’ils n’étaient pas toujours d’accord, l’a si bien rappelé dans son hommage posthume"
"Le budget, les finances, Moustapha le connaissait sur le bout des doigts. C’était un art chez lui, une expertise très forte", a conclu le colonel Kamara qui n'a pas manqué de présenter ses condoléances à sa famille et à son épouse, à qui il a demandé de "s'armer de beaucoup de courage pour endurer cette douleur si profonde" avant de lui assurer du soutien des Anciens Enfants de Troupe.
C'est en tout cas un hommage unanime qui a été rendu mercredi à Moustapha Ba par la communauté des Anciens Enfants de Troupe qui a également accompagné le petit fils de Maba Diakhou Ba, dans sa dernière demeure à Nioro du Rip.