NETTALI.COM - Cette semaine, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy a partagé les résultats d’un audit du personnel des départements qu’il dirige. Cette sortie est qualifiée d’”empressement” par les syndicalistes réunis autour d’And Gueusseum.

Le syndicat se veut clair : “rien ne peut vous (ndlr Ibrahima Sy) dédouaner, de même que vos prédécesseurs, dans la situation que vous avez décrite dans cette autoflagellation, à moins que cela ne soit tout simplement un faux fuyant qui se révélera improductif face à notre détermination à préserver nos acquis syndicaux.

En effet, le syndicat dit ignorer “les mobiles qui ont motivé un tel empressement à tenir un point de presse sans convaincre, au moment où un audit des effectifs et de la masse salariale est en cours et n’a pas encore dévoilé ses résultats”, se sont désolés les syndicalistes dans un communiqué de presse reçu hier à "Nettali.com".

Ils reconnaissent qu’il est indispensable d’évaluer périodiquement les effectifs dans le domaine de la Santé et de l'Action sociale pour y apporter les ajustements nécessaires. “Pour And Gueusseum, quelle est donc la valeur de cet inventaire physique réalisé avec précipitation et servi sans relief ?”, se demandent-ils.

Cependant, ils ne remettent pas en cause les chiffres annoncés par le ministre mais s’interrogent tout de même “sur le choix du cabinet, les termes de référence et la détermination du périmètre de l'étude pour juger de la pertinence et de la véracité des conclusions”.

Ils se demandent, “par ailleurs, sans anticiper sur une éventuelle issue judiciaire, pourquoi le ministre de la Santé est muet sur la situation des contractuels du MSAS, victimes de ruptures unilatérales et illégales de contrats, de renouvellements successifs de plus d’une dizaine d’années parfois, en violant allègrement et en permanence le Code du travail”.

Malgré tout cela, And Gueusseum précise qu’il “soutient tout acte pris allant dans le sens de l'assainissement du secteur”.

Il attend de l’autorité qu’elle respecte les “normes du travail, de la couverture sanitaire et sociale”, ainsi que le “paiement à date échue des salaires et indemnités”.

Il en va de même pour les “augmentations de salaire des agents laissés en rade depuis le 30 mai 2022, sans oublier les autres accords réalistes et réalisables consignés dans des protocoles entre le Gouvernement et And Gueusseum”.

Si M. Sy a dépeint un tableau sombre de la gestion de son prédécesseur, And Gueusseum ne trouve pas qu’il fasse mieux que Marie Khemess.

Le syndicat se dit “déçu” des sept mois qu’il a passés à la tête du MSAS “sans prendre le moindre acte, témoignant ainsi de son manque de volonté de faire bouger les lignes, même pas les mesures les plus élémentaires concernant la formation professionnelle et les plans de carrière pour une paix sociale durable, facteur de progrès. En attestent les foyers de vive tension que constituent Ourossogui et Ndioum, ainsi que les problèmes chroniques soulevés par les internes des hôpitaux et les médecins et techniciens supérieurs en spécialisation auxquels And Gueusseum manifeste son soutien”.