NETTALI.COM - Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) s'est félicité du bon déroulement du scrutin sur l’ensemble du territoire national. Lors d'une conférence de presse organisée ce lundi 28 novembre 2024, il n’a pas manqué de révéler quelques couacs avant de formuler des recommandations.

Sous la conduite du Professeur Babacar Guèye, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections  ( COSCE ) a déployé une Mission d’observation électorale ( MOE ) pour l'observation des  législatives anticipées du 17 novembre 2024. Ce lundi, le collectif a rencontré la presse pour présenter ses observations. Babacar Guèye et Cie ont affiché leur satisfaction par rapport au déroulement du scrutin.

Les observateurs ont fait remarquer que le scrutin a été inclusif puisque sur les 47 listes, les 41 ont été retenues. Ils se sont également réjouis du taux de participation. « L'estimation du taux de participation révèle une légère hausse par rapport aux élections législatives de 2022 (46,6%), mais reste légèrement inférieure à celle des élections législatives de 2017 (53,7 %) », lit-on dans un communiqué.

En revanche, le COSE a déploré l'inégale répartition des sièges parlementaires en donnant l'exemple de Mbacké. Malgré sa population, ce département dispose de 5 sièges contre 7 pour Dakar.

Le faible taux de retrait des cartes d’électeurs avec 18 866 cartes récupérées sur 278 736, soit 6,77 % constitue une lacune pour la société civile qui regrette  les violences physiques et verbales notées à Saint-Louis, Kébémer, Dakar, Ziguinchor et Koungheul. La sous-représentation des femmes le jour du vote est également déploré. Car, selon le collectif celles-ci représentent 49,52 % des électeurs, mais leur présence en tant qu'agentes électorales reste limitée, car le jour du scrutin, 31 % des bureaux n’avaient aucun personnel féminin, et seulement 33 % des agents électoraux étaient des femmes.

S’agissant des incidents, le Cosce a noté « un cas de corruption politique a été signalé à Dakar, impliquant la distribution de nourriture accompagnée de consignes de vote destinées aux électeurs. À Diourbel, un mandataire de la coalition Takku Wallu a signalé l'absence des bulletins de vote de sa coalition dans un bureau de vote ».

Cependant dans le but de mieux améliorer le déroulement du processus, le Cosce recommande : « d’accroître l’indépendance et l’autonomie financière des OGE, en particulier en institutionnalisant la commission électorale nationale, conformément aux préconisations de la Charte de l’Union Africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance.

Pour améliorer l’inscription des citoyens, il est recommandé d’instaurer une inscription automatique des citoyens devenus majeurs, en utilisant le fichier des cartes nationales d’identité.

Sur la déchéance électorale automatique, la société civile demande son abrogation et demande que cette prérogative soit confiée à un juge pour garantir le droit de vote.

Babacar Guèye et son équipe suggèrent  la réforme du système de parrainage avec l'introduction d'une plateforme d’enregistrement et de contrôle automatique. Ils proposent aussi un cadre juridique pour le financement public des partis politiques et des campagnes électorales.

Le COSE propose en outre l’introduction du bulletin unique pour les différentes élections, « afin de préserver le secret du vote, simplifier les opérations électorales, lutter contre l’achat de conscience et rationaliser les dépenses électorales ».

Pour la mission, le régime juridique des élections législatives anticipées, notamment les délais, « devrait être révisé pour encadrer le processus dans le Code électoral conformément aux dispositions constitutionnelles ».

Pour un système électoral performant, la société civile fonde un espoir sur les concertations nationales annoncées par le président de la République. M. Guèye et ses collaborateurs estiment que celles-ci « devraient permettre d’aborder le financement des partis politiques, la rationalisation du calendrier électoral lectoral et la création d’une Haute autorité de régulation de la démocratie ».