NETTALI.COM- A Kolda, la situation de l'infection au Vih-Sida inquiète. Selon le médecin coordonnateur régional de la prise en charge au niveau de la région, Thierno Chérif Sy, le taux de prévalence est de 1,5 soit 10 fois plus élevé que ́le taux national estimé à 0,5.
Kolda est sur la liste rouge en terme de prise en charge de la personne vivant avec le Vih du fait de sa position géographique. Cette situation impacte sur le taux de prévalence qui dépasse le taux national.
« Le taux de prévalence à Kolda est actuellement à 1,5 au même moment où la prévalence nationale est à 0,5%, soit 10 fois la prévalence nationale » a indiqué Thierno Chérif Sy, qui recevait la caravane organisée par le Conseil national de lutte contre Sida (Cnls) en partenariat avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd).
Ainsi, pour mieux prendre en charge la maladie et améliorer la prévention, une unité de traitement ambulatoire du district sanitaire de Kolda ( Uta) a été mise en place. Elle prend en charge les personnes vivant avec le VIH, mais également la population générale pour éviter la stigmatisation étant donné que l'infection à VIH est sujette à la stigmatisation et à la discrimination. «L’unité prend régulièrement en charge 1834 personnes vivant avec le Vih. Parmi cette file active, ce sont les patients qui sont régulièrement suivis et qui viennent à leur rendez-vous. Nous avons des enfants, des adolescents, des hommes et des femmes. Sur la file d’active, nous avons 1394 femmes qui sont régulièrement suivies, 430 hommes régulièrement suivis depuis 2006. Et dans cette file active, nous avons également des enfants entre 5 et 10 ans qui sont au nombre de 57 , qui sont suivis au niveau du district sanitaire », renseigne Dr Sy, coordonnateur de l'unité de traitement ambulatoire du district sanitaire de Kolda.
A l'en croire, malgré la mise en place de cette unité, les difficultés pour la prise en charge restent une problématique. « Sur le côté de la prise en charge pédiatrique, nous avons des difficultés qui sont liées à beaucoup de facteurs, notamment par rapport à l'accessibilité géographique et financière même de la structure. Kolda a un district qui polarise 41 postes de santé. Et nous avons des postes de santé qui sont situés à plus de 90, 95 kilomètres du centre de santé, ce qui fait que dépister certaines couches de la population est très difficile. Avec la raréfaction des ressources, les stratégies de dépistage au niveau de la communauté sont devenues très rares. Donc les ressources sont vraiment orientées vers les populations clés et nous, nous sommes dans une région où la prévalence est très élevée. Les stratégies qui doivent aller vers la population générale malheureusement ne sont pas financées, ce qui fait que l'atteinte de certaines couches de la population pose problème à ce niveau », a-t-il listé.
Dr Sy a aussi déploré la problématique transfrontalière avec trois autres pays où la prévalence est plus élevée que le Sénégal. Il note élégamment les perdus de vue qui, dit-il, « causent une grande difficulté dans la prise en charge» .