NETTALI.COM - Pour exiger la résolution des problèmes urgents auxquels ils sont confrontés au quotidien, les étudiants de l’Université Assane Seck ont fait exploser, hier vendredi, leur colère. Résolus à faire entendre leurs voix et à obtenir le respect des engagements pris par l'Etat, ils ont décrété une grève illimitée.

Le campus de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) s’est transformé, ce vendredi, en théâtre d’une violence inouïe, où les affrontements sanglants entre étudiants grévistes et forces de l'ordre ont marqué de leur empreinte le paysage de cette journée agitée. Des volutes de fumée s’élevaient au-dessus des barricades de fortune dressées par des étudiants déterminés à paralyser le campus. Le fracas des grenades lacrymogènes se mêlait au tumulte des slogans, tandis que les éclats de colère déchiraient l'air. Un chaos brutal s’est ainsi installé dans ce temple du savoir de la

capitale sud du pays. Des véhicules de l’administration rectorale ont été, soit brûlés, soit immobilisés en plein cœur du chaos, tandis que des blessés graves ont été signalés parmi les étudiants, dont l’exaspération n’a cessé de croître au cours des affrontements.

Ces étudiants, qui ont quitté leurs amphithéâtres pour se lancer dans une incursion déterminée dans les rues de Ziguinchor, ont une seule exigence : des conditions d’études dignes du nom. Ils réclament également une prise en charge sociale plus adéquate et le respect des engagements de l’Etat formulés par Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

D’après la Coordination des étudiants, l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) est confrontée à une multitude de problèmes, aussi bien pédagogiques que sociaux. Parmi les raisons de la grève, on déplore un manque de salles de cours, une pénurie de matériel, des salles en attente de réfection, la non-délivrance des certificats d’inscription, des coupures d’électricité fréquentes, un manque de logements, un restaurant qui peine à offrir des repas de qualité, l’état préoccupant du pavillon E, ainsi qu’un manque de médicaments à la pharmacie de l’Université. Ces problèmes, parmi tant d’autres, ont conduit les étudiants à faire exploser leur colère. Toujours selon la Coordination, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, avait pris des engagements devant la presse pour résoudre ces problèmes, notamment les plus urgents. Mais à en croire les étudiants, ces promesses se sont dissipées dans l’air, sans jamais se traduire en actions concrètes.

La Coordination des étudiants réaffirme ainsi sa détermination à défendre avec force les intérêts matériels et moraux des étudiants et exige dans l’immédiat : « le redémarrage des travaux des chantiers Pgf-Sup et du pavillon des mille lits, ainsi que leur livraison ; la mise en place d'une nouvelle zone de production et la reprise du chantier du restaurant de 750 places, la fermeture du pavillon E en raison de son état dégradant et inquiétant, la réfection des salles pédagogiques (tableaux, lampes, ventilateurs, climatiseurs, vidéoprojecteurs, chaises...), le report de la codification des pavillons, la délivrance des certificats d’inscription, et la résolution de la situation de l’antenne de Kolda, qui souffre de l’absence de professeurs, de salles de classe, et de connexion Internet pour les cours en ligne.»

En attendant la réaction des autorités, la Coordination a décrété, à partir de ce vendredi 22 novembre 2024, une grève illimitée, accompagnée de 48 heures de Journées sans Tickets (Jst) et d'une mobilisation de front, jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications.