NETTALI.COM- La garde-à-vue du journaliste Adama Gaye et de Moustapha Diakhate continue de faire polémique. Invité de l’émission jury du dimanche sur la 90.3, le président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Alassane Seck est d’avis que ́les leaders d’opinion doivent assumer leurs propos .
Au moment où certains décrient les arrestations de Moustapha Diakhate et de Adama Gaye, Alassane Seck, président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), semble plutôt les charger. Le membre du collectif des organisations de la société civile pour les élections, a jugé très graves les propos du journaliste Adama Gaye. « Il faudrait que chacun assume ses responsabilités. Il s’agit de deux cas différents à savoir la liberté d’expression et le manque de responsabilités. Quand quelqu'un dit quelqu’un a été tué à plus forte raison un ministre de la République avec autant de liberté de façon péremptoire, c’est très grave », soutient-il à l'émission Jury du dimanche.
Pour le cas de Moustapha Diakhaté, il estime que personne n’a le droit d’apostropher des électeurs.
« Comment vous pouvez imaginer que vous respectez votre conviction d'aller à gauche, que moi je n'ai pas le droit d'aller à droite ? . Quand j'entends ça avec la forme, c'est totalement scandaleux. Une personne qui a de l'expérience politique, qui a l'âge politique, qui a l'âge même à la limite d’un Sénégalais lambda lancer des insultes sur quelqu'un, pour nous c'est irresponsable », tranche Alassane Seck.
Aussi, le militant des droits humains incite-t-il à la responsabilité. « Il faut réfléchir avant de raconter n’importe quoi. Il faut être responsable. J’insiste, il faut être responsable. Chaque mot que vous dites en public, vous devez l'assumer », a-t-il insisté.
Il invite par ailleurs les autorités à accélérer la mise en œuvre des réformes issues des assises de la justice mais en attendant, il demande aux gens d’accepter ce qui se passe depuis 1960.
Par ailleurs, le président de la Lsdh a déploré la situation à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, avec notamment les saccages et véhicules calcinés vendredi dernier. Selon lui, ce sont des actes inacceptables. Il estime que le non-respect des engagements de l'État ne peut pas justifier ces violences. «C'est déplorable, nous le constatons et nous le regrettons. C'est inacceptable. Les étudiants ont certes des droits de revendiquer on peut le comprendre, mais aller jusqu'à brûler des voitures ou faire des actions déplorables, c'est totalement inacceptable », déplore M. Seck.
Poursuivant, il plaide l'ouverture d'une enquête et des sanctions : « on l’a vécu à Dakar et à Saint Louis, il y a eu mort d’hommes donc ce n’est pas nouveau. C'est vrai que l'État n'a pas respecté ses engagements, mais ça ne peut pas justifier qu'on puisse passer à la vitesse supérieure. Je pense que les gens devront faire une enquête. Il y a des enquêteurs qui ont la capacité de faire des constats. S'il y a des manquements graves qui ont été constatés, il faudra sévir. L'État a le devoir d'enquêter sur la situation des débordements. Que ceux qui sont coupables d'actions totalement inacceptables soient sanctionnés à la hauteur de leur fait».