NETTALI.COM - C'est à travers une réunion interministérielle que le gouvernement du Sénégal, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, a fixé le prix de la production de certaines cultures vivrières, dans le cadre de la campagne agricole de cette année. Il a profité de cette occasion pour décliner des orientations fortes pour cette campagne agricole.
La campagne agricole de cette saison démarre avec des mesures phares prises par le gouvernement du Sénégal. En effet, à l'issue de la réunion interministérielle présidée hier par le Premier ministre, des décisions importantes ont été prises concernant la commercialisation des produits issus de la saison hivernale de cette année. Il s'agit de cinq décisions structurelles majeures prises par le chef du gouvernement : l'interdiction d'exporter des graines à valeur semencière, la reconstitution prioritaire du capital semencier arachidier, le renforcement des capacités d'irrigation depuis le fleuve Sénégal, l'engagement pour l'apurement des dettes de l'État envers les opérateurs et la vulgarisation des polices d'assurance agricole subventionnées. Ces décisions sont accompagnées par la fixation du prix de l'arachide pour cette année.
Dans ce sens, indique le Premier ministre, “j’engage le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, le ministre de l’Industrie et du Commerce, en rapport avec le ministre des Finances et du Budget, à prendre les mesures nécessaires pour le démarrage des opérations de collecte de l’arachide à partir du 5 décembre 2024 et à garantir l’application rigoureuse du prix plancher de 305 F CFA par kilogramme”, soit une hausse de 25 F CFA par rapport aux prix appliqués l'année dernière.
Dans cette perspective, il a enjoint le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage à veiller “à l’identification et à la réhabilitation en urgence des points de collecte prioritaires pour garantir une gestion efficace des opérations d’achat/vente d’arachide, à la facilitation du financement de la dotation à crédit de 750 appareils de cribles aux points de collecte, afin d’assurer le bon fonctionnement desdits points avant le démarrage de la campagne et à démarrer une étude relative aux modalités d’assujettissement de l’accès aux subventions en semences et engrais à la vente des récoltes au niveau des points officiels de collecte”.
Par ailleurs, le Premier ministre a exprimé sa volonté de sécuriser la production agricole contre les exportateurs clandestins. Dans ce sens, il a donné sa ferme volonté de renforcer les frontières contre ce fléau. “J’engage le ministre des Forces armées et le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à renforcer la surveillance de nos frontières, pour éviter la fuite des graines d’arachides vers les pays limitrophes”, a déclaré le PM.
Dans la même mouvance, il a interpellé le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, le ministre de l’Industrie et du Commerce, et le ministre des Finances et du Budget pour que ces derniers puissent “prendre les dispositions nécessaires pour garantir le bon déroulement de la campagne de commercialisation agricole. À cet effet, je les invite à mettre en place un dispositif privilégiant la collecte des graines par les opérateurs et les huiliers avant toute autorisation à l’exportation”.
Mieux, poursuit Ousmane Sonko, “j'engage le ministre de l’Industrie et du Commerce à veiller à ce que les industriels et exportateurs s’astreignent à effectuer les achats au niveau des points de collecte officiels, pour garantir la transparence et la traçabilité des transactions dans la filière arachidière”.
Le Premier ministre a également félicité “le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage et les acteurs de la filière, notamment le CNIA, pour les réflexions engagées dès cette présente campagne pour ajuster le modèle de calcul du prix plancher de l’arachide basé sur des variables plus représentatives des réalités économiques actuelles, assurant une prise en compte équitable des coûts et des revenus des producteurs, tout en garantissant la durabilité économique de la filière”.
À en croire le Premier ministre, cette année, le gouvernement a dégagé “un budget record de 120 milliards de francs CFA au titre des subventions sur les intrants agricoles pour la campagne de production agricole 2024 et des efforts substantiels déployés par l’État pour le paiement des arriérés des campagnes agricoles 2021, 2022 et 2023, pour un montant total de 74 milliards de francs CFA”.
Pour ce qui concerne l'anacarde, Ousmane Sonko a renseigné que le gouvernement du Sénégal a mobilisé “cinq milliards de francs CFA additionnels au niveau des banques pour la campagne de commercialisation de l'anacarde”. De plus, continue M. Sonko, il y a une “ligne de garantie de cinq milliards prévue par le Fongip”. Tout cela est soutenu par une “mobilisation de ressources financières pour la Sonacos” pour la réussite de la campagne agricole 2024.