NETTALI.COM - Le vendredi 6 décembre, dans un communiqué, l’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) a tiré la sonnette d’alarme sur la crise profonde qui mine actuellement le système éducatif sénégalais. La Journée internationale des migrants et de l’anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme en approche, l’Adha a insisté sur le fait que cette crise fragilise l'avenir des jeunes et exacerbe le phénomène de la migration irrégulière.
Ainsi, il est souligné qu’avec 40 % du budget national dédié à l'éducation, le Sénégal semble investir massivement dans ce secteur. Cependant, ces ressources ne parviennent pas à enrayer les dysfonctionnements. Des grèves syndicales fréquentes, des volumes horaires non respectés et une baisse constante des taux de réussite dessinent le tableau sombre d'un système éducatif en perte de vitesse.
En outre, elle dénonce un paradoxe budgétaire. “Chaque année, près de 300 000 jeunes entrent sur le marché du travail, mais à peine 10 % réussissent à s’insérer professionnellement. Cette inadéquation entre l’offre de formation et les besoins économiques accentue le sentiment de désillusion des jeunes diplômés et les pousse à chercher des solutions ailleurs”, rappelle-telle.
Par ailleurs, “la jeunesse sénégalaise, en proie à une crise des valeurs et à une redéfinition des modèles de réussite sociale, voit l’exil comme une alternative face à l’absence de perspectives locales”.
Face à cette situation critique, l’Adha propose plusieurs mesures pour sauver le système éducatif. “Prioriser le budget de l’éducation pour que les 40 % alloués se traduisent par des résultats concrets en matière de qualité et d’employabilité. Aligner les filières de formation sur les besoins du marché de l’emploi, en partenariat avec le secteur privé. Mais suggère aussi de renforcer le contrôle des établissements privés, en garantissant des normes conformes aux exigences internationales. Pour finir, encourager le développement des filières techniques et professionnelles adaptées aux spécificités économiques et régionales, et réhabiliter l’école comme espace de transmission des valeurs, en promouvant l’éthique, la discipline et l’excellence”.
Ainsi, l'Adha rappelle que l'éducation est la pierre angulaire de tout développement durable. Avec une jeunesse représentant 75 % de la population, il est impératif de lui offrir des opportunités viables sur place, pour freiner l'exode migratoire et bâtir un avenir collectif prometteur.