NETTALI.COM - Moustapha Ndiaye et Serigne Abdou Dia remettent les pendules à l’heure. Les plaignants ont tenu à clarifier certains points dans cette affaire dite «West African Energy», qui met sous le banc des accusés Samuel Sarr, ancien ministre de l’Énergie, poursuivi pour abus de biens sociaux chiffrés à 8,17 milliards de FCfa.
Ils sortent enfin de leurs réserves. Plongés dans un mutisme depuis l’éclatement de l’affaire dite «West African Energy» qui les oppose à Samuel Sarr, Moustapha Ndiaye et Serigne Abdou Dia ont décidé de briser le silence. Ils disent être poussés par Samuel Sarr qui, «depuis son interpellation par la gendarmerie, son déferrement devant le Procureur de la République et son placement sous mandat de dépôt par le juge d’instruction, s'est soigneusement évertué à inonder la presse de communiqués et d'avis de toutes sortes, afin de discréditer l'enquête et les auteurs de la plainte». A travers un communiqué paru hier 9 décembre, les plaignants ont tenu à remettre les pendules à l’heure.
«Les plaignants entendent, à ce stade, rétablir la réalité des faits, tout en laissant bien évidemment à la justice le soin de suivre sereinement son cours», campent-ils. D’après les parties civiles, Samuel Sarr qui continue de nier les faits qui lui sont reprochés, à savoir abus de biens sociaux chiffrés à 8,17 milliards FCfa, «a brandi des arguments consistant à reprocher aux plaignants d'abord leur ‘’ignorance des mécanismes de montages financiers’’, ensuite le défaut de qualité à agir, du fait que Moustapha Ndiaye aurait agi en qualité de Président du conseil d'administration, alors qu'il ne l'est plus et enfin d'agir sur la base d'une ‘’Commande Politique‘’ destinée à l'écarter de la Direction de la société». Sur la prétendue ignorance des mécanismes de montages financiers, les plaignants soulignent que les manquements imputés à Samuel Sarr font suite à un audit mené avec sérieux et impartialité par un cabinet de premier ordre, ayant une signature reconnue sur le plan international. Mieux, les conclusions de cet audit financier de «West African Energy SA» sur les exercices 2020, 2021, 2022 jusqu'au 30 juin 2023, ont achevé de convaincre les plaignants et les autorités de l'enquête, de la réalité des malversations commises par Samuel Sarr. Ils soulignent que «les manquements relevés sont d'ailleurs d'une telle évidence qu'ils ne requièrent aucune expertise avérée, surtout pour des acteurs avertis qui ont fait leurs preuves de managers dans leurs activités respectives».
Les parties civiles de préciser qu’il n'est pas nécessaire de sortir d'une grande école de commerce pour comprendre les mécanismes d'un montage financier, surtout que toutes les preuves du détournement sont dûment constatées et confirmées par un audit. D’après toujours les plaignants, au-delà des constatations relevées par l'audit, un examen même sommaire des documents comptables de la société remis par Samuel Sarr, permet de se rendre à l'évidence des manquements commis. «Il y a lieu de souligner que confronté aux conclusions accablantes du rapport d'audit, Samuel Sarr avait présenté sa démission de son poste de Directeur général, que naturellement le Conseil d'administration a acceptée», renseigne le communiqué. Sur le prétendu défaut de qualité de Moustapha Ndiaye, les plaignants estiment que le mis en cause «tente aujourd'hui de semer la confusion en dénigrant Moustapha Ndiaye, lui contestant la dignité à agir allant jusqu'à prétendre qu'il aurait usurpé le titre de Président du Conseil d'Administration de la société». Ils rappellent que Moustapha Ndiaye a agi en nom et en qualité puisqu'outre ce statut de PCA, il est aussi actionnaire de WAE et que l'une et/ou l'autre de ces qualités lui ouvre pleinement le droit d'agir en justice. Une décision de justice a même confirmé sa qualité de Président du Conseil.
Sur la prétendue «commande politique» Moustapha Ndiaye et Serigne Abdou Dia pensent que le mis en cause, pour noyer le débat judiciaire, tente d'inscrire l'action des plaignants au rang de ce qu'il appelle «commande politique», notion tant galvaudée mais qui au final ne traduit rien de concret. Les parties civiles rappellent qu’ils ne sont à la solde de personne, encore moins d'une chapelle politique. Ils font savoir qu’ils ne militent et n'ont jamais milité dans un parti politique, ne bénéficient d'aucun mandat électif ou d'une nomination à un quelconque poste. «Nous sommes des opérateurs économiques ayant toujours eu à cœur d'exceller dans nos domaines d'activités respectifs et y sommes aujourd'hui reconnus comme des champions. Le litige qui nous oppose à Samuel Sarr est strictement d'ordre privé et ne saurait être pollué par des arguments dont le seul objectif recherché est de distraire l'opinion», clarifient-ils. «L'instruction ouverte ne manquera pas de révéler au grand jour toute la vérité sur cette affaire», assurent-ils.