NETTALI.COM - L'ancien ministre de la Communication et des télécommunications, Me Moussa Bocar Thiam, estimé que l'éviction de Barthélémy Dias, aussi bien à l'Assemblée nationale qu'à la mairie de Dakar, est illégale. Il était l'invité de Babacar Fall, dans l'émission "Grand Jury".
L'ancien ministre de la Communication et des télécommunications, Me Moussa Bocar Thiam, pense que le ministre de la Justice n’a pas tiré les conséquences de la décision du Conseil constitutionnel. Invité du "Grand Jury", ce dimanche sur la RFM, il estime que ce n’est pas une affaire juridique ou de droit, mais plutôt une injustice politique contre le maire de la ville de Dakar.
«Barthélémy Dias est victime de ses positions politiques qui doivent être réglées sur le terrain politique. Il faut constater l’inéligibilité de Barthélémy Dias et même de Ousmane Sonko en se référant à l’article 29 du code électoral . Le Conseil constitutionnel avait rejeté les recours contre les deux candidatures des deux acteurs politiques. Mais tout le monde sait que les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles », a soutenu Me Moussa Bocar Thiam qui conclut que la radiation de Barthélémy Dias, rien qu’en se basant sur la décision du Conseil constitutionnel, «est tout à fait illégale». L’ancien agent judiciaire de l’État a même indiqué que le maire déchu de son poste de député a des chances de voir son recours accepté.
Concernant la mairie de Dakar, l’ancien ministre de la Communication estime qu’il y a une confusion à ce niveau. À l’en croire, «un préfet ne peut pas révoquer un maire », arguant que le préfet de Dakar a commis une voie de fait puisque l’article 277 du code électoral n’est pas applicable aux collectivités territoriales.
« Le texte 277 du Code électoral prévoit une voie de recours devant la Cour d’appel. La Cour d’appel, c’est la cour qui s’occupe de contentieux électoral. La Cour d’appel peut dire qu’elle est incompétente puisque les élections législatives qui ont mené Barthélémy Diaz à la mairie de Dakar datent de 2022. Vous saisissez quelle juridiction ? La Cour suprême ? Ce n’est pas une décision administrative, elle n’est même pas motivée. Donc, dans tous les cas de figure, le Code électoral n’est pas applicable en la matière », a dit l’ancien membre du Parti socialiste. L’avocat qualifie ainsi la décision du préfet de Dakar comme étant « légère » d’autant plus que le maire de la capitale sénégalaise est « révoqué sur la simple demande d’un conseil municipal ».