NETTALI.COM - Le budget général 2025 s’élève à 4 794,6 milliards de FCFA en recettes et à 6 395,1 milliards de FCFA en dépenses. Une légère baissse par rapport à la Loi de finances initiale 2024.
Le projet de Loi de finances initiale (Lfi) 2025 dévoile enfin ses secrets. Ligne directrice de la gouvernance du tandem Diomaye-Sonko, le document livre les grandes orientations du pouvoir pour ce quinquennat. Le budget global s’élève ainsi à 6614 milliards FCFA, contre 7 003 milliards FCFA en 2024, soit une baisse de 389 milliards FCFA (-5,55 %). L’exposé des motifs signale le cadre particulier de l’élaboration de cette Lfi, marqué un changement de régime et la forte volonté forte des nouveaux gouvernants d’apporter une rupture dans la vision, les options et les méthodes de gouvernance. «Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 s’inscrit ainsi dans une dynamique de réinvention de notre modèle de développement pour jeter les bases de la souveraineté économique. Il est bâti sur la base des orientations de l’Agenda national de Transformation «Sénégal 2050», nouveau référentiel des politiques publiques. Le présent Plf est également élaboré dans un contexte marqué par la persistance de nombreux défis et incertitudes aux plans économique, géopolitique et sécuritaire interne et externe.»
Avec des défis complexes et pressants, le présent PLF ambitionne d’asseoir les ruptures nécessaires pour se projeter vers l’avenir. Un pari sur le présent et aussi un pari sur l’avenir, avec une vision fondée sur le triptyque «Jub, Jubal, Jubbanti», qui est un engagement patriotique indispensable pour relever les nombreux défis, liés notamment à la souveraineté alimentaire, à l’emploi des jeunes et à la gestion vertueuse des ressources. Elaboré dans un contexte politique et économique interne en pleine mutation, avec un nouveau régime qui a la volonté de rompre définitivement avec le modèle de gouvernance jusque-là administré, le Plf consolide d’une part, les efforts de redressement des finances publiques entamés en 2024 et amorce d’autre part, les changements souhaitables, en s’appuyant sur les 4 piliers de la stratégie nationale de développement du Sénégal, qui portent la dynamique de changement structurel aux plans économique et social, à travers une allocation aux secteurs prioritaires des ressources budgétaires nécessaires à la réalisation de leurs objectifs.
Plus de 1 885 milliards de FCFA pour les dépenses à caractère social
Des priorités sectorielles bien définies ont été dégagées, autour desquelles le Plf s’articule, dans le but de répondre aux défis économiques et sociaux. Il s’agit de la souveraineté énergétique, de la souveraineté alimentaire, de l’employabilité des jeunes, de la préservation de l’environnement et le développement territorial durable, de la souveraineté en matière de sécurité et de défense, d’une plus grande justice sociale et territoriale, d’un renforcement des capacités des collectivités territoriales.
Au total, les dépenses à caractère social bénéficient d’une enveloppe de plus de 1 885 milliards de FCFA (contre 1 844 milliards de FCfa en 2024), soit 34,5% du budget général hors charges de la dette, contribuant ainsi, au renforcement de la couverture sanitaire universelle, à la correction des disparités territoriales, à la prise en charge, notamment des subventions pour l’énergie et l’agriculture et de la sécurité des personnes et des biens. Le PLF consacre un relèvement des dotations en faveur des collectivités territoriales, notamment le Fonds d’Équipement des Collectivités territoriales (Fect) et le Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD) qui passent respectivement à 42,7 milliards de FCfa et 36,9 milliards de FCFA contre respectivement 40,7 milliards de FCFA et 33,8 milliards de FCFA en 2024.
Il s’agira également de corriger le déséquilibre territorial marqué par la macrocéphalie de Dakar, avec la mise en place des conditions cadres à l’érection de huit pôles économiques dynamiques répartis sur l’ensemble du territoire. Parmi les autres secteurs prioritaires inscrits dans le Plf, on note un secteur financier catalyseur de croissance par l’inclusion financière, une administration publique centrée sur le citoyen pour satisfaire efficacement ses besoins et l’associer comme principal acteur du développement du pays, une refondation de nos institutions, une stratégie nationale de lutte active contre la corruption. La prise en compte de l’ensemble des priorités sus évoquées se fera dans un contexte de rupture, qui sera marqué par des actions et mesures fortes de redressement en matière de gouvernance et de sincérité des comptes publics. Le Gouvernement a également entrepris la rationalisation de l’architecture institutionnelle, de même que la rénovation de l’organisation administrative pour mieux l’adapter aux exigences de rationalisation des ressources et de recentrage sur les missions essentielles de l’Etat.
Taux de croissance 8,8%, déficit budgétaire de 7,08%, budget global de 6 614 milliards FCfa
Le cadrage budgétaire de la loi de finances 2025 est arrêté sur la base d’un déficit budgétaire de 7,08% du PIB avec l’objectif d’aller vers la consolidation budgétaire en 2027 et d’atteindre un déficit de 3% du PIB, en respect des critères de convergence de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Le projet se base aussi sur un taux de croissance du PIB de 8,8 %, en liaison avec le nouveau profil de producteur de pétrole et au ralentissement de l’activité du secondaire et du tertiaire, une inflation mesurée par le déflateur du PIB qui ressortirait à 1,9%, un taux de pression fiscale projeté à 19,3% contre 19,4 % dans la LFI 2024. Enfin, pour tenir compte de l’environnement international, régulièrement en proie à des chocs (hausse du prix du baril du pétrole, resserrement des conditions financières) qui affectent les équilibres macroéconomiques et les finances publiques, une réserve de précaution de l’ordre de 90 milliards de FCFA a été constituée, sur les dépenses d’investissements sur ressources internes et externes, conformément aux bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire.
Cette réserve permet de se donner les moyens d’ajustements nécessaires en cours de gestion, selon la circonstance, sans compromettre les objectifs macro-budgétaires. Toutes les actions du projet de budget pour l’année 2025 sont portées par 10 dotations et 129 programmes budgétaires dont 11 pour les Comptes Spéciaux du Trésor, répartis entre 25 Ministères et 7 Institutions. Sur la base des principales hypothèses arrêtées par le cadrage macroéconomique et budgétaire, le projet de loi de finances pour l’année 2025 est arrêté en recettes à 5 014,3 milliards de FCFA contre 4 915,2 milliards de FCFA pour la loi de finances pour l’année 2024, et 4075 milliards de FCFA pour le projet de loi de finances rectificatives 2024 (PLFR 2024), soit une hausse de 99,1 milliards de FCFA (2%). En dépenses, il est arrêté à 6 614,8 milliards de FCFA contre 5 755,4 milliards de FCFA pour la loi de finances pour l’année 2024, soit une hausse de 859,4 milliards de FCFA (14,9%). Le budget 2025 enregistre des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72,53 milliards de FCFA. Le budget général s’élève à 4 794,6 milliards de FCFA en recettes et à 6 395,1 milliards de FCFA en dépenses. Les dépenses de personnel projetées à 1 485,5 milliards de FCFA contre 1 442,5 milliards de FCFA dans la LFI 2024, en hausse de 43,1 milliards de FCFA (3%), les dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts courants prévues à 1 930,5 milliards de FCFA contre 1 676,9 milliards de FCFA dans la LFI 2024, et 1871,0 milliards dans le PLFR 2024, soit une hausse de 253,6 milliards de FCFA, correspondant à une progression de 15,1% par rapport à la LFI 2024. Les comptes spéciaux du Trésor (CST) sont projetés, tous équilibrés en recettes et en dépenses, à 219,7 milliards de FCFA contre 221,5 milliards de FCFA pour la LFI 2024, soit une baisse de 1,8 milliard de FCFA (0,8%).