NETTALI.COM - Après deux conférences de presse avortées, Barthélémy Dias a finalement fait une sortie hier, au building communal, dans son bureau. Révoqué de la mairie de Dakar, radié de l’Assemblée nationale, il compte se défendre au prix de sa liberté. 

On n’en a pas encore fini avec les coups d’éclat de Barthélémy Dias. Interdit d’accès à la mairie de Dakar depuis vendredi dernier, le maire, révoqué sur initiative d’un conseiller municipal, Beyla Guèye, semble se plaire au jeu du chat et de la souris avec le régime en place. En début de soirée d’hier, Barthélémy Dias était l’hôte de la SenTv et de la 7Tv dans un face à face intitulé "l’heure de vérité". Surprise ! Barthélémy Dias était confortablement assis dans un bureau, son bureau de maire. Sourire malicieux, il s’en réjouit, comme d’un exploit : «Je suis maire de Dakar, j’ai 5 bureaux. J’ai même un bureau à Barcelone. On m’interdit d’entrer dans mon bureau, mais là, je suis dans mon bureau en tant que maire de Dakar au building communal.»

Un doigt d’honneur à la Police ? Une énième provocation aux nouvelles autorités. Barthélémy Dias est on ne peut plus clair. Lui prendre la mairie de Dakar ne sera pas une mince affaire. Il martèle : «Le problème c’est qu’ils veulent me démettre sans se salir les mains. Il faudra me mettre en prison pour m’enlever de la mairie de Dakar. Je vais résister de jour en jour avec les Sénégalais. Vous ne pouvez pas remporter cette bataille. Seul le président de la République peut me révoquer de la mairie par décret.»

«Je ne comptais pas siéger, le 02 décembre, lors de l’installation de l’Assemblée nationale, j’avais ma lettre de démission dans ma poche»

Sa révocation de la mairie de Dakar est intervenue quelques jours après sa radiation à l’Assemblée nationale, Barthélémy estime que l’objectif était de le mettre en prison bien avant les élections. «Il fallait arrêter Barthélémy Dias et c’est ce qui a justifié ce qui s’est passé à Thiès avec mes gardes du corps. Il ne s’agit pas d’une question de droit ou de politique, mais de bon sens. Si je n’avais pas participé aux Législatives, rien de tout cela ne serait arrivé.» Selon lui, les autorités sont juste allées trop vite en besogne; parce qu’il n’avait nullement l’intention de rester à l’Assemblée nationale. «Le 02 décembre, lors de l’installation de l’Assemblée nationale, j’avais ma lettre de démission dans ma poche, mais j’étais à Saint-Louis. Je ne comptais pas siéger. Même si le recours que j’ai déposé aboutit, je ne siégerais pas à l’Assemblée nationale. Le sens de ces recours, c’est juste de savoir si le Sénégal a toujours une justice ou non.  Tout le monde a vu la décision qui a été rendue par le Conseil constitutionnel sur la requête de Aïssata Tall Sall. Ils sont toujours incompétents ou dans le cas contraire, ils ne sont pas concernés. C’est ce qui a conduit le Sénégal là où il se trouve actuellement. Après tous les sacrifices, on revoit les mêmes pratiques et je ne pense pas qu’ils puissent avoir le bilan de Macky Sall ou de Abdoulaye Wade. Cette radiation ne repose sur aucune règle de droit. Il y a une justice des vainqueurs.» 

«Je peux perdre des batailles, mais je gagnerai la guerre»

Une justice des vainqueurs qui ne lui fait pas peur. Barthélémy Dias au régime du Président Bassirou Diomaye Faye : «Je peux perdre des batailles, mais je gagnerai la guerre parce que c’est une guerre de la vérité sur le mensonge. Je suis plus fort que vous en politique. Je vous aurai à l’usure et sur le temps. Je continuerai à visiter les chantiers entamés par la mairie de Dakar. J’irai devant chez Ousmane Sonko à la Cité Keur Gorgui pour lui montrer mes réalisations. Qu’on soit avec moi, qu’on soit contre moi, personne n’ose dire que je ne suis pas un bon maire. Personne ne peut dire que je n’ai pas de bilan.» Sans citer Ousmane Sonko, Barth promet toutefois de lui faire face.

«Ton objectif, c’est de me mettre en prison parce que tu penses que le plus important dans ta vie, c’est d’humilier les gens. Mais moi, je ne te calcule pas. Tu es trop petit. A chaque fois que je te mets en colère, je suis content. Un dirigeant ne doit pas s’énerver pour un rien. Mais comme toi à chaque fois qu’on te provoque, tu t’énerves, je vais continuer à te provoquer jusqu’au bout, parce que tu es un petit mec, mais pas un Premier ministre, parce qu’un Premier ministre ne se rend pas chez les gens pour les menacer. Son problème, c’est qu’il a un budget de 11 milliards FCfa et moi, j’en ai un de 50 milliards FCfa et ça le démange.» Sur la possibilité d’une fouille de sa gestion à la mairie de Dakar, Barth est catégorique : «Ils ne trouveront rien.»