NETTALI.COM- La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains ne veut plus que ses membres soient persécutés. Face à la presse ce jeudi 26 décembre 2024, elle a plaidé pour l’adoption d’une loi de protection.

Les défenseurs des droits humains sont préoccupés par leur environnement de travail. Face à la presse ce jeudi 26 décembre 2024, la Coalition sénégalaise qui les regroupe fait remarquer que “ l’examen de l’environnement de travail des défenseurs des droits humains au Sénégal met en exergue une précarité de leur situation”. “ Assimilés en règle générale à des vecteurs de contestation du pouvoir établi, les défenseurs des droits humains subissent des contraintes aussi bien en tant que citoyens ordinaires qu’en tant que militants d’une cause spécifique. Il s’y ajoute qu’au nom d’impératifs sécuritaires, des législations et pratiques liberticides sont promues”, fustige l’organisation faîtière.

En effet, selon le professeur Sylla Sow, certaines lois liées à la liberté d’expression sont instrumentalisées à des fins politiques. Ce qui les empêche de faire leur travail en toute liberté.

Au-delà de la société civile, Directeur exécutif de Amnimesty international Sénégal Seydi Gassama a relevé que les infractions liées à la liberté d’expression sont préjudiciables aux politiques et journalistes. A ce effet, il a rappelé que les actuels gouvernants ont fait la prison à cause de la liberté d'expression.

C’est pourquoi la Coseddh juge “ qu’il est urgent et impératif d’adopter une loi de protection des défenseurs des droits humains afin de protéger leur environnement et outils de travail”. “ L’intérêt d’une telle loi réside, entre autres, dans la définition de la notion et l’identification claire des acteurs qui bénéficient de cet protection” renseigne le document de presse.

Toutefois, les défenseurs des droits humains alertent sur un éventuel chevauchement entre la future loi sur les lanceurs d’alerte. “ Dans la mesure où il est question d’adopter une loi de protection des « lanceurs d’alerte », il importe de veiller au risque de chevauchements indus entre une telle loi et le dispositif de protection des défenseurs des droits humains. Dans cette perspective, il est impératif de ne pas reproduire certaines limitations excessives de l’espace civique”, souligne la Coseddh.

Seydi Gassama a fait savoir que l’avant-projet de loi a été remis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, au mois de mai 2024. Il annonce qu’un plaidoyer sera mené auprès des députés de la nouvelle législature afin que la loi soit votée en 2025.