NETTALI.COM- Le directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama n'apprécie pas la  menace de fermeture brandie par l'État contre certains médias. Le défenseur des droits humains la juge contre-productive et demande plutôt à L’Etat du Sénégal d’accompagner les entreprises de presse à mieux se conformer au code de la presse.

Lors du lancement du rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Sénégal intitulé : « Défenseurs des droits humains en état de précarité : de la nécessité d'une loi de protection », le directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama s’est exprimé sur le contentieux entre une partie de la presse sénégalaise et le ministère de la Communication.

En effet, le 02 décembre dernier, le ministère de la Communication des télécommunications et du numérique avait procédé à la publication de provisoire 112 entreprises de presse reconnus par L’Etat sur une liste de 380.

« Nous pensons qu'aujourd'hui , si des journaux ou des médias ont des difficultés à respecter des critères qui sont évidemment établis par le code de la presse, le code de la presse c'est quand même une loi, il faut la respecter. Nous demandons à l'État d'accompagner ces médias pour qu'ils puissent arriver à se conformer à ces textes. Il ne sert à rien de donner des délais très courts ou de menacer de fermer des médias », a soutenu Seydi Gassama.

Il estime que c’est totalement contre-productif et mauvais pour l'image du pays à l'extérieur, même au niveau national. « Il faut absolument que le gouvernement évite d'aller dans le sens de la fermeture des médias. Mais au contraire, il doit donner aux médias des délais suffisants, les accompagner pour qu'ils puissent se conformer justement au code de la presse, qui est une loi nationale que tous les médias doivent respecter » dit-il.

Soulignant qu'il n'y a pas de société démocratique sans la liberté de la presse, Seydi Gassama déclare : « il n'y a pas de société démocratique sans le pluralisme médiatique. Et au Sénégal, nous savons tous que les avancées démocratiques que le pays a connue depuis le milieu des années 90 n'auraient jamais eu lieu sans une presse plurielle, indépendante, vibrante, dynamique, qui critique, mais qui aussi parfois reconnaît ce que les gouvernants font de bien. Donc cette presse doit être protégée » a t-il ajouté.