NETTALI.COM - Après sa déclaration de politique générale (Dpg), Ousmane Sonko retourne à l’Assemblée nationale ce  samedi 28 décembre 2024, pour solliciter le vote sans débat du budget 2025. Cette séance marquera également l’installation tant attendue de la Haute Cour de justice, un instrument clé du nouveau régime pour engager des poursuites contre les anciens ministres de Macky Sall, accusés par les autorités actuelles d’avoir dilapidé les ressources publiques.

Le chef du gouvernement a livré sa Déclaration de politique générale (Dpg), tant attendue, devant la représentation nationale, un moment solennel destiné à fixer le cap de son action. Mais c'est ce samedi 28 décembre 2024, que les enjeux se préciseront véritablement, avec l'installation des 8 membres et 8 suppléants de la Haute Cour de justice, une promesse des nouvelles autorités depuis leurs années dans l'opposition. La mise en place de cette juridiction est une forte promesse des nouvelles autorités étatiques depuis l’opposition.

La réunion du Bureau de l’Assemblée et de la Conférence des Présidents

Cette juridiction, véritable pilier de leur engagement politique, incarne la volonté réaffirmée par le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre de «poursuivre les anciens ministres du régime du Président Macky Sall qui seraient impliqués dans des détournements de fonds publics». Depuis leur arrivée au pouvoir, cet objectif a été martelé avec force, jusqu'à devenir un point central des débats lors de la campagne pour les élections législatives du 17 novembre dernier. « Si les Sénégalais nous donnent la majorité, dès l'ouverture et l'installation des députés, nous allons mettre en place cette Haute Cour de justice, qui est le seul organe habilité par la Constitution pour juger les ministres, le Premier ministre et même le président de la République», promettait la tête de liste nationale de Pastef/Les Patriotes. Un engagement aux accents de serment que Ousmane Sonko a toujours porté haut, tel un étendard.

Au fil de ses prises de parole, il n’a cessé de réitérer ces propos, martelant que l’installation de cette juridiction figure parmi les priorités absolues du régime. L’objectif, selon le chef du gouvernement : ancrer la reddition des comptes au cœur des institutions et tourner la page de l’impunité, trop longtemps feuilletée. Hier, jeudi 26 décembre 2024, à 11 heures, le Bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni pour examiner la question de l’installation de la Haute Cour de justice, prévue demain, samedi 28 décembre. Ce premier rendez-vous, semblable au coup d’envoi d’un processus attendu, a été suivi, une heure plus tard, d’une Conférence des présidents sur le même sujet, confirmant que les rouages institutionnels s’activent enfin. Objectif clair : juger les anciens hauts dignitaires de l’ancien régime accusés d’avoir détourné l’argent public ou, plus crûment, pillé les ressources financières du pays.

Le Premier ministre en roue livre avec le 86.6 (article 86 alinéa 6 de la Constitution) 

L’installation de la Haute Cour de justice n’est pas l’unique point inscrit à l’ordre du jour de la séance de ce samedi 28 décembre 2024. Ce rendez-vous servira également au Premier ministre, Ousmane Sonko, pour solliciter des députés le vote sans débat du budget 2025. Pris par la contrainte des délais pour l’adoption de la Loi de finances initiale (LFI) avant la fin de l’année 2024, le chef du gouvernement entend activer l’article 86, alinéa 6 de la Constitution. Cet article stipule : «Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent.»