NETTALI.COM - Lors de sa déclaration de politique générale, après le sujet "mobilisation des recettes", le PM s’est largement épanché sur la question de la rationalisation des dépenses, en particulier du train de vie de l’État, qui va aussi permettre de générer des recettes additionnelles pour l'État. Les dépenses relatives au train de vie de l’État représentent, selon lui, en 2024, 16 % du PIB et 53 % des dépenses totales de l’État. Annonçant un audit du secteur public ainsi que du régime indemnitaire, Ousmane Sonko a ajouté que désormais, “toute proposition de recrutement de nouveau personnel devra être accompagnée d’une fiche d’évaluation du besoin, en identifiant clairement la valeur ajoutée créée, considérant les ressources disponibles".

Nous mettrons en oeuvre, dès 2026, un budget à base zéro ; ce qui nous donnera l’occasion de traquer toutes les niches de gaspillages qui figurent, année après année, dans les dépenses courantes, sous la rubrique intitulée 'Services votés’”.

Dans la même veine, le PM compte sur les économies générées par le système de centralisation des achats de mobiliers et des fournitures. Ce système, selon lui, permettra de rationaliser la commande publique et de faire des économies substantielles, tout en privilégiant systématiquement le mobilier national dans le choix. Il est également prévu la rationalisation des dépenses courantes qui vont s’accompagner d’une amélioration de l’efficacité dans le choix et dans l’exécution des investissements publics.

Désormais, l’inscription d’un projet d’investissement dans le budget devra préalablement et systématiquement passer par les processus de maturation et être présentée devant un comité national de sélection des investissements publics, afin de s’assurer, notamment, de son alignement à la Vision Sénégal 2050 et de sa soutenabilité budgétaire”, a indiqué le PM.

L'autre poste de dépense sur lequel l'État compte aussi dégager des économies importantes, c'est dans le secteur de l'énergie, à travers notamment une meilleure maitrise des subventions, mais aussi la lutte contre les pertes d'énergie.

Selon Ousmane Sonko, le potentiel national d'économie d'énergie, évalué á 28 % des consommations énergétiques du pays (dont 36 % pour le sous-secteur de l'électricité, 18 % pour celui des hydrocarbures et 40 % pour les combustibles de cuisson), sera exploité à fond pour les marges qu’il permettra de dégager sur le coût des subventions d’État et sur la consommation énergétique de l’Administration (évalué à 15 %). Ces réformes, souligne le Premier ministre, seront difficiles, mais elles constituent le socle de la nouvelle gouvernance budgétaire et financière.

Elles nous permettront de nous projeter dans une nouvelle trajectoire budgétaire qui alliera une consolidation progressive vers un déficit budgétaire de 3 % dans un horizon d’au maximum trois ans et une prise en charge maitrisée des investissements structurants et de soutien à la production ainsi que des dépenses sociales et climato-sensibles”, a souligné le Premier ministre.

Dans cette même optique, le gouvernement vise une réduction drastique de l'encours de la dette, qu'il entend porter à moins de 70 % à l'horizon 2029. “Conséquemment, l’encours actuel de la dette publique, qui a atteint des proportions difficilement soutenables, devra être ramené sous la barre des 70 % au plus tard en 2029”, a-t-il affirmé.