NETTALI.COM - Lors de la Décélaration de Politique Générale du vendredi 27 décembre, il a été aussi question de financement de l'action publique. Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre mise surtout sur la mobilisation de l'épargne locale. Le gouvernement compte ainsi faire de la promotion des mécanismes innovants de financement, le principal levier de mobilisation de ressources domestiques auprès des ménages, des entreprises non financières et des investisseurs institutionnels.
En ce qui concerne les ménages, le Premier ministre a soutenu que la stratégie de mobilisation des financements nécessaires intégrera l’intérêt à susciter auprès des Sénégalais pour leur participation financière à l’effort de transformation structurelle du pays. À cet égard, insiste-t-il, le recours sera fait aux organismes de placement collectif (OPC) de type conventionnel ou islamique, selon les préférences des épargnants sénégalais.
“Ces OPC pourront souscrire à des obligations et sukuks dits ‘patriotes’ émis par le Trésor public ou par des sociétés de projets pour les grands travaux figurant dans le référentiel. Elles peuvent aussi opter pour des actions dans des sociétés publiques ou parapubliques, soit dans le cadre de la constitution de leur capital social, de leur augmentation ou de l’ouverture de leur capital social. Les OPC peuvent aussi souscrire au rachat d’une partie des actions détenues par des entités étrangères dans des sociétés de droit sénégalais, dans le cadre de la politique de souveraineté nationale."
Relativement aux personnes physiques disposant de capacités substantielles d’épargne et les entreprises sénégalaises désireuses de se positionner dans la participation au financement des grands travaux d’investissement, indique le Premier ministre, des opérations de souveraineté économique (telles que les rachats de parts d’entreprises étrangères) ou dans la souscription aux augmentations de capital et à la cession de parts de capital de l’État dans des entreprises publiques et parapubliques, il leur sera offert la possibilité de participer à des fonds d’investissement alternatifs (FIA).
Quant aux investisseurs institutionnels publics nationaux, l’accent sera mis sur l’épargne longue qu’ils détiennent en la canalisant dans le financement des programmes de la SNDS 2025-2029 financés sous la forme de Project-finance. Parmi ces entités, il y a notamment la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le Fonds national de retraite et le Fonsis.
Pour Ousmane Sonko, cette importance accordée à la mobilisation des ressources domestiques constitue la meilleure garantie d’une résilience aux chocs pouvant affecter les financements extérieurs. Cela dit, le Premier ministre ne compte pas pour autant renoncer aux financements extérieurs.
Selon lui, le gouvernement continuera de recourir de manière responsable à de tels financements. “L’objectif est de diminuer l’exposition au risque de change et de dégager des marges de manoeuvre budgétaire pour ramener et maintenir le profil de la dette extérieure à un risque faible”, a-t-il promis.
“Nous poursuivrons également les excellentes relations avec le groupe de la Banque islamique de développement sur qui nous comptons énormément pour développer nos opérations bilatérales, mais aussi en qualité d’institution catalyseur de notre résolution à attirer vers le Sénégal plus d’investissements privés et publics des pays arabes et islamiques. Nous nous appuierons aussi sur la Banque africaine de développement (Bad), partenaire historique du Sénégal, mais aussi sur les institutions multilatérales sous-régionales (BOAD, BIDC, etc.), la Badea, la BEI ainsi que tous les autres multilatéraux désireux d’intervenir dans le pays”.