NETTALI. COM- L'Assemblée nationale a adopté ce samedi 28 décembre 2024 le projet de loi de finances initial de l'année 2025. Il a été voté sans débat. Une situation inédite selon Babacar Gaye, ancien ministre d'Etat, invité de l’émission jury du dimanche.

Le Premier ministre Ousmane Sonko, par lettre adressée au président de l'Assemblée Nationale ayant engagé la responsabilité du gouvernement en vertu de l'article L86 alinéa 6 de la Constitution, a fait voter ce samedi 28 décembre 2024, le projet de loi de finances initial de l'année 2025.

« C'est inédit qu’au Sénégal qu'un budget soit adopté sans débat. C'est inédit, même si c'est prévu par la Constitution. C'est la première fois, c'est inédit », a dénoncé Babacar Gaye à l'émission Jury du dimanche.

L'ancien ministre d'État rappelle que la Constitution permet certes au Premier ministre d'engager la responsabilité du gouvernement.

Toutefois, il précise que «ce sont des procédures qui ont été biaisées dès le départ parce qu'il n'y a jamais eu de délibération du Conseil des ministres ».

Ensuite, poursuit-il, « le temps qui reste à Ousmane Sonko, en tout cas à son gouvernement, pour faire passer une loi sans débat, oui, ils peuvent le faire à partir de hier où ils ont tenu une séance à l'Assemblée nationale justement pour engager la responsabilité du gouvernement. C'est acquis ».

Or, selon le leader de Manko Mucc, pour la promulgation de la loi de finances, elle ne pourra pas se faire avant le 5 janvier prochain.

« C'est là que se pose le problème. Et ce sera impossible avant le 5 janvier, pour respecter les délais de promulgation, d'avoir une loi. Il n'y a pas de honte à ne pas avoir une loi en 2025. La France n'aura pas une loi en 2025. Je pense qu'on aurait pu, après avoir commis l'erreur de la dissolution au mois de septembre, alors qu'ils auraient pu accompagner l'Assemblée nationale ou se faire accompagner par l'Assemblée nationale en faisant une déclaration du politique générale, mais surtout en créant une synergie, une concordance démocratique à l'Assemblée, discuter avec la majorité, comme l'ont fait Macky Sall et Moustapha Niass afin que cette majorité les accompagne », se désole Babacar Gaye.

Il ajoute que : « l'élection législative aurait pu se tenir en 2025, ça ne change pas grand-chose. Aujourd'hui, nous sommes obligés de nous référer à la Constitution et de mettre en œuvre les crédits qui avaient été votés sur le budget de l'année passée ».