NETTALI.COM - Comme je vous l’annonçais dans ma dernière contribution, la meilleure façon de punir nos adversaires de Pastef suite au gangstérisme politique qui leur a permis de prendre le pouvoir est de ne pas faire comme eux, de ne pas être comme eux, de ne pas leur ressembler dans la reconquête du pouvoir. C’est pourquoi la gatsa gatsa d’idées qui la nouvelle philosophie de la nouvelle opposition sera notre principale arme contre Pastef.
Le Gatsa Gatsa d’idées consiste à ferme dans la défense de nos principes, courtois et élégant dans le style, bref rappeler que la démocratie n’est une affaire de barbares comme nos amis d’en face mais une question de gentleman, d’urbanités et de civilités. Par conséquent, nous profitons de cette occasion pour formuler nos meilleurs vœux à tous les sénégalais en commençant naturellement par la clé de voute de nos institutions le Président de la république et à son gouvernement. 
 
J’ai toujours pensé que le Président devrait aussi formuler des vœux à l’opposition, qui est un « corps constitué » de la République et de car étant le 2e poumon de la démocratie à côté de la majorité. Nos vœux sont sincères, ils ne sont pas pieux comme ceux contenus dans la DPG du Premier Ministre. La catalogue de vœux pieux que le PM nous a présenté comme une DPG prouve que Ousmane Sonko a positions et des convictions fortes mais n’a jamais eu de vision. C’est pourquoi le gatsa gatsa d’idées est l’arme la plus redoutable contre Pastef dont l’indigence intellectuelle a été étalée au grand jour avec le flagrant délire du PM à l’assemblée Nationale. Flagrant délire aussi d’un Président de l’assemblée Nationale faisant l’éloge de Mamadou Dia, qui en 1962 a fait chasser les députés présents dans l’Hémicycle grâce à la volonté du peuple par la force de baïonnettes de la gendarmerie. 
 
Cet éloge et cette apologie de Dia lors d’une DPG relève soit de l’ignorance ou d’une volonté de restaurer le Diaisme(primat du parti sur l’Etat). En tout cas depuis l’alternance de mars 2024 le syndrome de l’autoritarisme de Mamadou Dia est en téléchargement chez Sonko. Last but not least, les sénégalais ont eu un aperçu de la rupture qu’est le gatsa gatsa d’idées lors de la DPG. Aucun député de l’opposition ne s’est pas mis sur les tables comme un vandale ou bloqué les travaux.
 
Les Grecs qui ont inventé la Démocratie ont aussi inventé l’Amnistie comme une forme de régulation démocratique pour donner une seconde chance aux bannis et aux ostracisés de la cité. Et ils avaient bien raison parce que le dénominateur commun de tous les pays développés et de tous les pays émergents est la quiétude politique intérieure qui permet de concentrer toutes les énergies vers la croissance et l’économie plutôt que de nourrir des rancœurs, des ressentiments politiques, la querelle des souffrances et de mémoire. 
 
Depuis les grecs une volonté politique d’apaisement politique et la réconciliation a été rarement un signe de faiblesse mais toujours le courage d’un investissement sur l’avenir comme l’ont compris les grands hommes d’Etat de Lincoln à Macky Sall en passant par Mandela et Churchill face aux allemands vaincus en 1945 dont il a empêché l’humiliation comme lors du traité de Versailles en 1918 qui sera une des causes de la 2e guerre mondiale. Les Etats Unis ont connu une guerre civile horrible entre 1861 et 1865. On sait comment est mort le Président Lincoln mais on ne se pose jamais la question comment est mort Jefferson Davis le chef de la rébellion sécessionniste ?  Jefferson Davis est mort tranquillement dans son lit comme Abbé Diamacoune parce que Lincoln avait choisi l’investissement dans l’avenir avec la réconciliation et la reconstruction plutôt que la rancœur et la vengeance. 
 
Le Président Sall en optant pour l’apaisement et la réconciliation contre l’avis quasi unanime de son camp était dans la même logique que Lincoln mais malheureusement son sens de l’histoire a toujours été perçu par Pastef comme un signe de faiblesse parce que les groupuscules sectaires comme les nazis ou Pastef perçoivent toujours l’apaisement comme une reculade. 
 
L’amnistie, au-delà de l’apaisement devrait accélérer la réconciliation pour permettre à notre pays de se concentrer sur la seule urgence à savoir l’économie mais la seule urgence de Pastef est la vengeance. Cette soif irrépressible de vengeance. Ils ne feront que ça pendant 5 ans car les urgences du Sénégal ne sont pas celles de Pastef. Rien ne pourra étancher cette soif de vengeance.  Le Patriotisme de Pastef est qu’en même bizarre car on a l’impression que ce Parti regrette profondément que l’insurrection n’ait pas réussi et que l’exception démocratique sénégalaise ait survécu. 
 
C’est peut-être pourquoi on se comporte face aux petits putschistes de l’association des États du Sahel comme si on devrait être gêné d’être resté une démocratie. Drôle de patriotisme que de regretter que l’exception démocratique, ce nous avons de plus précieux ait survécu. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs car Pastef a déjà écrit dans son livre blanc que le premier coup d’État en Afrique a eu lieu au Sénégal en 1962 avec comme source Wikipedia. 
 
La vengeance c’est aussi la cabale ridicule contre le Général Fall, le sauveur la République. La vengeance va cibler tous ceux qui ont empêché l’insurrection de réussir. La vengeance contre la presse qui a osé dénoncé les méthodes du Guide suprême. Vengeance aussi contre les anciens alliés comme le maire de Dakar qui a eu le tort d’apostasier en cessant croire au destin exceptionnel du « Saint Homme ». 
 
Ce mandat que Pastef va consacrer à la vengeance ne fera l’affaire que de deux groupuscules : l’aile extrême de Pastef dont la soif de vengeance est inextinguible et les rentiers de la tension qui s’engraissent du dénigrement de leur pays et qui ont déjà annoncé la couleur en parlant de « Commission, Réconciliation et Vérité » dont l’objectif est d’humilier les Forces de sécurité qui ont sauvé la République en nous évitant de nous rabaisser au niveau de l’association des États du Sahel. 
 
Le nouveau pouvoir ne doit jamais oublier que le maintien de l’ordre n’a pas de couleur politique. En plus d’avoir sauvé la République, les forces de l’ordre ont été les précurseurs du Jub, Jubeul, Jubeunti. Jub c’est-à-dire droit dans ses bottes dans la défense de l’Etat et de la République. Jubeul : Respecter et faire respecter la loi. Jubenti : redresser, rééduquer et ramener les insurrectionnels sur le droit chemin de l’opposition légale. Donc en termes simples, la République a vaincu l’insurrection et sauvé l’exception sénégalaise et la démocratie a réhabilité les chefs de l’insurrection qui après le jubeunti en sont revenus à l’opposition légale.  
 
Si Sonko avait le sens de l’histoire, il aurait fait comme Lincoln, réconcilier, mobiliser les énergies pour accélérer vers l’émergence en s’appuyant sur notre avantage comparatif : la stabilité politique qui est une denrée si rare dans notre sous-région mais en lieu et place et Lincoln nous aurons Charles Taylor et au lieu de faire de notre pays un nouveau Dubai ou une nouvelle Suisse, on file vers le Venezuela. Je formule le vœu qu’enfin en 2025 que notre Président de la République organise une pose de première pierre parce que sinon à part la vengeance, le mandat sera réduit à l’inauguration des projets de Macky Sall comme le Vaccinopole ou l’autopont de Front de terre.  
 
Le temps ne chôme pas. Heureux aussi de constater que notre Premier Ministre debout pendant des heures lors de sa DPG n’a plus apparemment de problème de mal de dos mais est devenu par contre amnésique pour avoir oublié qu’il a avait qualifié le Président du Conseil Constitutionnel de corrompu sur le parvis du grand théâtre à l’invitation de la jeunesse de son parti. Pas grave ce juste un problème de mémoire qui quand « elle va chercher du bois mort rapporte le fagot qui lui plait » nous dit Birago Diop. Une bonne lecture pour notre Premier Ministre pour les fêtes de fin d’années.