NETTALI.COM - Les signaux qui se donnent actuellement à lire poussent à l’optimisme, au regard des intentions déclinées par le Président de la république et son Premier ministre, récemment, lors de leur prise de parole. Et même si des opinions discordantes qualifient une bonne partie du discours des tenants du pouvoir de populisme teinté de promesses électorales basées sur une méconnaissance de la réalité du pouvoir, d’autres thèses en phase avec le régime, soutiennent l’idée selon laquelle, peu importe les moyens d’arriver au pouvoir, l’essentiel étant de faire de bonnes réalisations. Afin d'éviter de perdre du temps dans des conjectures, il serait plus sage de faire preuve de patience et d'attendre de voir comment tout cela se concrétise au fil du mandat. 

2025 ouvre en tout cas une nouvelle page de notre histoire politique, comparé à la période pré-électorale de 2021 jusqu’à l’élection présidentielle, marquée par des troubles sans précédent : attaques contre les institutions, des saccages d’édifices publics et de biens privés, de la violence avec comme conséquences plusieurs dizaines de morts et une tentative de rebattre les cartes dans une élection de tous les rebondissements.

Le  gouvernement élu en 2024 peut enfin confortablement gouverner, même s’il est là depuis près de dix mois. Signe particulier, il veut imprimer sa marque, en marquant une rupture totale avec ce qui se faisait jusqu’ici, sur fond de souverainisme comme socle de sa gouvernance.

Un objectif pas aussi simple qu’il paraît, mais qui peut être atteint à condition de cap sur le respect des promesses, l’action, tout en s’ouvrant à toutes les compétences nationales.

Entre transparence et rationalisation des partis politiques

Dans cette volonté de rupture, l’on attend en effet beaucoup sur la question de la transparence. « Si nous voulons le changement, a insisté le président Diomaye Faye, nous devrons résolument être prêts à nous réformer nous-mêmes, dans nos comportements face au bien public et dans notre manière de servir la collectivité ». Une assertion évidemment vraie dans un pays où la corruption est endémique, non pas seulement dans la sphère publique, mais aussi privée. Aussi, a-t-il tenu à réaffirmer cette volonté de lutter contre la corruption à travers la proposition de quatre lois sur la transparence et la bonne gouvernance : la protection des lanceurs d’alerte, la réforme de l'organe de lutte contre la corruption, l'accès à l'information et la déclaration de patrimoine à tous les agents de la fonction publique sans exception, ainsi qu'à tous les postes électifs ou nominatifs impliquant une gestion budgétaire, quelle qu'en soit l'importance ».

Une déclaration de patrimoine qui arrive en tout cas à son heure. En effet de forts soupçons d’enrichissement ont toujours pesé sur une catégorie de fonctionnaires et de gestionnaires de budget, que d’aucuns qualifient parfois de « fonctionnaires milliardaires ». Et la ruée de fonctionnaires de certains corps vers le monde de la politique, a renforcé cette suspicion, accréditant l’idée qu’ils y sont allés pour se chercher parce qu’ils avaient non seulement de l’argent à y injecter en mobilisant dans leurs localités, mais aussi parce qu’ils cherchent dans la politique, des parapluies et un outil de promotion.

Un terrain de la politique le président Diomaye entend attaquer en rationalisant les partis politiques. En compter près de 300, est-ce bien raisonnable, alors qu’on n’arrive pas à percevoir ni la représentativité de la plupart d’entre eux, ni leur impact positif dans l’évolution démocratique.

Lors élections législatives du 17 novembre 2024 passé, le morcellement du paysage politique sénégalais a une fois de plus été mis en évidence. Avec 12 listes ayant obtenu des sièges sur 41 départements, soit près de 30 % de représentativité, le constat est clair : la fragmentation affaiblit la cohérence du système démocratique. Cette situation est aggravée par le fait que ces listes sont elles-mêmes composées de coalitions de partis politiques, alors qu’il devient de plus rare de voir un parti politique aller seul à l’élection. Ce qui rend difficile l’évaluation du poids réel de chaque formation politique. C’est justement à cela qu’il faut arriver.

De même lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024, malgré l’instauration du parrainage, qui visait à filtrer les candidatures pour éviter une surenchère électorale, 19 candidatures avaient initialement été validées et 17 sont restées en lice. Finalement, seuls deux candidats, Bassirou Diomaye Faye (Pastef) et Amadou Ba (BBY), ont réussi à franchir la barre des 5 % des suffrages exprimés. La majorité des autres candidats n’a pas pu réussir à atteindre la barre des 2 % de l’électorat, même s’il ne faut exclure la nature de ce vote assez particulier qui était une sorte de vote sanction contre Macky Sall.

Ce faible score est significatif d’un électorat polarisé autour de quelques formations dominantes, les autres peinant à convaincre ou à se démarquer. Ce constat pose une autre question fondamentale : dans un système où la plupart des candidatures sont vouées à l’échec, quelle est la véritable finalité d’un tel émiettement ?

Il s’agit au-delà de ces simples constats, d’arriver à tracer les sources de financement, tout comme leur usage, ne sont lors des campagnes électorales où ils couvrent les dépenses liées à la logistique, aux déplacements et aux soutiens matériels pour les militants. Cette situation favorise une personnalisation des partis où les ressources dépendent souvent du bon vouloir et de la fortune personnelle des leaders, sans oublier les renvois d’ascenseur aux entreprises et aux hommes d’affaires qui ne sont pas juste des philanthropes et soutiennent les partis ou hommes politiques.

Un autre défi rarement évoqué, mais tout aussi important, mais isolé, est la formation des membres des partis politiques, dans un contexte d’affaissement du niveau des politiques et de l’ensauvagement de l’espace public. Par le passé, les partis investissaient dans l’éducation et la sensibilisation de leurs militants, en particulier les jeunes. Ces sessions de formation avaient pour but de leur permettre de comprendre les enjeux sociopolitiques et économiques, tout en développant des compétences pour engager des débats constructifs et éclairés. Aujourd’hui, cette dimension éducative Au lieu d’être des lieux de confrontation d’idées, les plateformes politiques se sont transformées en espaces d’insultes, d’attaques personnelles et de querelles stériles.

 Choisir les meilleurs profils possibles

Toujours dans cette logique de transparence, le président Faye nous a informés avoir « instruit le Bureau organisation et méthode de travailler à l’identification des postes clés devant être mis en compétition, de proposer des modèles types de fiches de postes et des règles d’organisation et de fonctionnement du comité de sélection des candidats » qui lui « seront soumis, au bout du processus, pour nomination » . C’est ainsi qu’est prévu le lancement d’une plateforme dénommée « Ligeeyal sa reew» au courant du premier trimestre de 2025 et qui devra permettre aux Sénégalais, d’ici comme de la diaspora, de déposer leurs candidatures aux postes publics en compétition ou de proposer des projets et opportunités d’investissement.

Une affaire à suivre pour en percevoir les modalités et les postes concernés. Bref pour voir où tout cela nous mène.

Mais à la vérité, ce sont de vrais managers du public aux backgrounds appropriés, indiscutables, capables d’impulser et de faire bouger les lignes qui doivent être placés à la tête des entreprises publiques aussi stratégiques que le Port (très concurrencée dans la sous-région), la CDC, l’ARTP, La Lonase, la Sonacos, Dakar Dem Dikk, Petrosen, etc ; mais en aucun cas des diplômés sans grande expérience, choisis plus sur une base partisane que sur la base d’une expérience indiscutable ; voire des dirigeants aux profils non adaptés,.

L’expérience d’une gestion à ne point reproduire, c’est celle du « Groupe La Poste » où la politique a été omniprésente dans la gestion, avec des recrutements tous azimuts, sous les régimes passés ; sans oublier aussi que tous ceux qui étaient choisis pour le diriger, n’avaient pas le profil de managers avérés mais promus en interne. « Poste finance » aurait par exemple pu devenir la banque naturelle des Sénégalais en disposant du réseau le plus dense du pays. L’entreprise a ainsi conséquemment raté le virage de sa mue en passant complètement à côté de l’évolution technologique. Elle aurait pourtant pu devenir la première entreprise de transfert d’argent et de livraison du pays.

Le cas de La Poste n’est pas isolé. Beaucoup de sociétés publiques sont sous perfusion, alors qu’elles auraient dû trouver les moyens de leur propre subsistance, si elles étaient gérées avec toute l’orthodoxie nécessaire.

La fermeture des bases militaires : un enjeu de souveraineté

Comment occulter la question du souverainisme qui est la doctrine qui guide la nouvelle gouvernance ? Il implique d'être maîtres de son propre destin et de ses propres décisions, de ses propres affaires, mais en aucun de posture assise sur des émotions et d'orgueil mal placé, mais plutôt d'avoir les moyens de ce souverainisme. Ce qui est loin d'être une mince affaire.

« La souveraineté, a déclaré le président Faye, ne saurait s'accommoder pas de la présence de bases militaires (étrangères) dans un pays souverain». Une manière de voir les choses, même beaucoup de puissances comptent en leur des bases militaires ou des troupes étrangères (Japon, Corée du Sud, Italie, Fance, etc), tout comme la Gambie compte des troupes sénégalaises chez elle. Mais, sans doute que la symbolique n'est pas la même dans le cas des troupes françaises au Sénégal. Tout est une question de perception.

Rappelons tout de même que cette fermeture prochaine de bases militaires, est le fruit d’un processus qui a déjà été entamé par le président Abdoulaye Wade, avec la réduction des forces françaises concrétisée par la fermeture du 23ème BIMA et la récupération de ces terres. Aujourd'hui, il ne resterait plus grand chose de cette présence française, sinon quelques 350 hommes, si on en croit des sources. D'ailleurs dans le contexte actuel, la France s'est de plus en plus inscrite dans une logique de présence discrète, face à la montée d'un sentiment anti-français en Afrique, sans oublier qu'elle n'a plus vraiment les moyens d’entretenir ses bases militaires.

De plus, depuis l'arrêt de l’opération Barkhane, le 9 novembre 2022 par le président Macron, certains états africains en sont à se poser des questions quant à l'intérêt du maintien des troupes françaises sur leurs sols, si la présence ne permet pas de résoudre les problèmes. Rappelons tout de même que cette opération menée au Sahel et au Sahara  par l’Armée française (avec 5100 hommes), avec une aide secondaire d'armées alliées, avait pour objectif de lutter contre les groupes armés djihadistes dans toute la région du Sahel. Et beaucoup, sur fond de souverainisme et de populisme, les régimes militaires notamment qui utilisent à fond la carte de la propagande en direction de leurs opinions dont ils veulent avoir les faveurs pour consolider leur pouvoir, ont mis fin à la présence française avec une France qui serait responsable de tous leurs maux.

N'oublions pas aussi que sous Macky Sall, pour mieux assurer sa sécurité, notre armée a opéré une montée en puissance avec les effectifs et la puissance de feu de l’armée qui ont presque doublé, avec notamment l’achat de navires, de matériels d’artillerie, de drones, d’hélicoptères auprès de pays comme la Chine, la Turquie, sans oublier les recrutements importants et la tradition de formation de nos hommes dans les grandes écoles militaires qui a dopé nos capacités en matière grise militaire.

Mais sur la question de la fermeture des bases, l'on a senti une très grande crispation à l'endroit de la France, là où la Côte d'Ivoire a fait partir les Français en douceur, sans tambours, ni trompettes. Tout cela pour dire qu'il faut y aller ,sur des questions de ce genre, avec tact et diplomatie, ce d'autant plus que le départ des troupes françaises ne symbolise pas pour autant une rupture ou la fin de toute coopération en matière de sécurité. N'oublions pas aussi que le Sénégal a toujours besoin de renseignements d'envergure auprès de la France, dans un contexte où la menace terroriste reste toujours un défi majeur pour la région, notamment dans le Sahel et à ses frontières Sud.

Le Sénégal, relativement épargné jusqu’à présent, est néanmoins vulnérable face à l’expansion des groupes terroristes. La coopération pourrait donc se poursuivre sous de nouvelles formes, avec une implication accrue d’autres partenaires internationaux ou une refonte des programmes existants. Le programme Garsi, financé par l’Union européenne pour renforcer la sécurité aux frontières, constitue un exemple de coopération multilatérale que le Sénégal pourrait privilégier dans l’avenir.

Le Sénégal pourrait également renforcer sa coopération avec d’autres puissances, comme la Chine, la Turquie ou les pays du Golfe, pour combler le vide laissé par la France. Une reconfiguration géopolitique qui ouvre la voie à de nouveaux acteurs internationaux.

Stimuler l’industrialisation et créer des chaînes de valeur et de l’emploi

Sur le plan économique, le gouvernement doit s’extirper de cette tyrannie de l’agriculture qui ne dure que pendant les trois mois d’hivernage. Pourquoi ne pas à nouveau mettre l’accent sur la culture du coton dont la production a baissé, nécessaire au redémarrage d’une industrie textile, au moment où a été agitée l’idée d’une interdiction de l’importation de la friperie qui n’a d’ailleurs pas prospéré ? Il ne s’agit point de mettre la charrue avant les bœufs. Il s’agit bien au contraire de faire renaître d’abord une industrie textile qui a existé et qui nous a valu, dans le passé, beaucoup d’emploi et de satisfaction.

L’on doit en effet s’atteler à combattre tous ces déserts industriels en mettant en place une industrialisation ciblée et adaptée à nos besoins, tout en exploitant, par la même occasion, les chaînes de valeur à partir de nos ressources agricoles, minières et énergétiques.

Le secteur industriel est en effet une gros pourvoyeur de main d’œuvre qui peut par la même occasion influencer une politique de formation dans les métiers intermédiaires. Cela pourra rapidement aider, par la même occasion , à un changement de paradigmes en stoppant la massification dans les universités avec ces milliers de jeunes orientés dans les facultés de droit, de lettres, etc. Avons-nous besoin d’autant d’étudiants  ? Les autorités doivent ainsi veiller à réorienter l’enseignement, la formation et donner un peu plus de valeur à la recherche qui doit davantage être vulgarisée et utilisée au service du développement économique, industriel et social de ce pays.

Pour une population en majorité jeune, le potentiel existe aussi de développer les métiers du numérique, de l’intelligence artificielle, bref des nouvelles technologies. Quoi de plus dommage que de laisser ces jeunes tomber dans le piège des départs en mer, dans l’économie de la débrouille avec les Tiak Tiak et lavages de voitures qui ne font que davantage enlaidir le visage de nos villes.

Tous les métiers ont, à la vérité, besoin d’être encadrés, surtout le transport anarchique où cohabitent taxis clandos, taxis jaunes noirs, Yango, Heetch, Dakar Demm Dikk, Brt, TER, cars « Ndiaga Ndiaye » et bus Tata. Un vrai désastre urbain que le secteur du transport fait de modernité, d’archaïsme et de désordre, avec ses cortège d’accidents, d’indiscipline notoire et de manque de professionnalisme dans le service.

De même, dans la foulée, nos routes jonchées de nids de poules et nos environnements encombrés doivent davantage être désengorgés et débarrassés de son environnement faits de parkings sauvages et de commerces improvisés qui empiètent sur la voie publique. Bref une vraie organisation de l’espace public à initier.

L’on ne doit point oublier le tourisme qui doit retrouver son dynamisme d’antan renaître au moment où il est question d’attirer les investisseurs. Ce qui signifie de mieux vendre la destination Sénégal, tout en présentant des avantages concurrentiels assis sur une offre abordable qui demanderait qui rendront plus compétitive la destination en baissant drastiquement les prix des billets. Une initiative que risque d’être toutefois difficile surtout qu’est décidée la réciprocité dans la politique des visas. Une question sur laquelle, il faudra bien réfléchir.

De même, le sport et la culture sont devenus des industries qu’on n’exploite pas suffisamment. Une occasion de réfléchir à une manière de les développer et de permettre à ses acteurs d’en vivre.

Des Assises de la justice, on en attend beaucoup

Le nouveau régime a en tout cas tout pour gouverner et en toute quiétude, avec une assemblée nationale fonctionnant de tout temps sous le régime de la majorité mécanique. Seulement l’on attend de la justice, de la presse et la société civile qu’ils soient de vrais remparts de la démocratie.

La justice, une institution dont on attend la mue après ses Assises d’où sont sorties environ 30 recommandations fortes sur lesquelles ledit comité devra se pencher. La question est de savoir comment faire pour placer l'institution judiciaire au-dessus de tout soupçon ? Voilà la question qu'il faudra adresser de manière claire, afin de lutter contre toute instrumentalisation politique des affaires judiciaires.

Ces Assises ont en tout cas fini de soulever une question fondamentale, celle de la présence ou non du président de la république dans le Conseil supérieur de la magistrature (en charge de la gestion de la carrière des magistrats). Ce dernier avait en effet semblé faire du ni oui, ni non sur la question, à la façon Macky, arguant que des magistrats veulent bien de sa présence ; de même d’autres voix semblaient redouter un « gouvernement des juges », appelant de ses vœux, l’ouverture de ce conseil à tous les acteurs de la justice.

La question de l’indépendance de la justice est devenue avec toutes les expériences politiques passées, une question d’un enjeu crucial pour la démocratie, ce d’autant plus qu’il existe une perception chez une certaine partie de l’opinion, d’une logique de règlements de comptes  vis-à-vis d’opposants, de personnages supposés hostiles au régime voire proches de l’ancien régime qui l’ouvrent beaucoup trop ; et même d’une supposée instrumentalisation de la justice à cette fin. Le parquet est en effet jugé beaucoup trop puissant, d’où l’insistance sur la création d’un juge des libertés et de la détention qui serait le tampon entre les parquet et la prison, de manière à limiter les mandats de dépôt jugés excessifs, dans un contexte carcéral marqué par la surpopulation et des conditions inhumaines de détention.

Normaliser les relations avec la presse qui œuvre pour la démocratie

Tout comme la justice, la presse est une sentinelle de la démocratie, qui  quel que soit son niveau d’imperfection, exerce une mission de service public indéniable avec un rôle déterminant dans les conquêtes démocratiques. Elle est de nos jours de plus en plus chahutée, et beaucoup y voient une logique visant à l’affaiblir et à la discréditer. Que des autorités constatent 3 ou 4 journalistes hostiles, selon eux au régime en place, ne doit pas les conduire à s’en prendre à toute la presse. Et pourtant, il existe une certaine presse ouvertement pro régime. Que pensent-ils de celle-là ?

C’est de toute façon connu que la force et l’indépendance de la presse ne sont guère souhaitées par aucun gouvernement. Et les rapports entre celle-ci et le pouvoir, sous nos cieux, ont toujours été minés par une logique des gouvernants de tenter de la contrôler, avec toutefois des acteurs des médias qui se compromettent. Mais, il reste tout de même illusoire de penser contrôler la presse car son pluralisme ne le permet pas.

Ce dont la presse a le plus besoin, au-delà de cette volonté de régulation qui soulève moult polémiques, c’est d’un accompagnement en vue de la mise en place d’un modèle économique digne de ce nom qui renforcera davantage son indépendance et son autonomie financière. C’est ce que les gouvernants actuels doivent comprendre en acceptant, comme avec les autres secteurs, d’entretenir des rapports normaux avec la presse, au lieu d’appliquer la tactique du diviser pour mieux régner, en accordant des audiences au palais, aux jeunes reporters et en en refusant aux patrons de presse.

L’on attend en tout du président Faye qu’il s’inscrive davantage dans cette logique de pacification qu’il prône. La presse œuvre à l’éveil des consciences et à la transparence. Son rôle n’est pas de soutenir ou d’être contre un pouvoir donné.