NETTALI.COM - Interpellé sur la récente condamnation d’une bonne partie des agents de la sécurité de Sàmm Sa Kàddu, Barthélemy Dias s'en est directement pris à la justice. “Je ne commenterai pas une certaine justice qui, elle, a opté pour être apprivoisée, domestiquée parce que quand vous êtes aux ordres, vous exécutez quel que sont les ordres. Car, je le répète, il n'y a eu aucune violence qui peut justifier des peines aussi lourdes”.
Sur ce “procès judiciaire”, le socialiste d'obédience a aussi interpellé les magistrats. “Je souhaiterais seulement dire à l'endroit de l'Union des magistrats du Sénégal qu'il ne faudrait pas demain qu'on vienne nous dire que vous êtes un corps constitué, que vous avez une immunité, que vous êtes protégés, etc. Vous êtes des Sénégalais comme nous tous. Et au besoin, vous avez des comptes à rendre comme tout le monde. On ne peut pas accepter que depuis que le Sénégal existe, que l’on continue de souffrir plus ou moins de la même maladie, à savoir sa justice”, a regretté M. Dias.
Il donne un exemple assez récent pour aider dame justice à ne plus commettre les erreurs du passé. “Une justice qui refuse de dire le droit au nom du peuple sénégalais, une justice qui refuse de s'assumer. Pour la dernière alternance, il y a eu plus de 80 morts, en partie à cause de cette justice qui a été à l'origine de quasiment toutes les situations qui ont conduit à certaines émeutes assez particulières, pour ne pas dire meurtrières. Une justice qui refuse de dire le droit”.
Toutefois, Barthélemy Dias est persuadé que la justice n'a fait qu'exécuter la commande du chef du gouvernement. Il l'exprime ainsi : “Une partie d’échecs où 83 personnes se retrouvent en prison et l’une d’entre elles a perdu la vie. Je voudrais dire que cela est lié à une volonté manifeste du chef du gouvernement qui, en pleine campagne, a décidé que je ne participerais pas à la campagne, sous prétexte qu’il était en colère et soi-disant qu’il était en colère. Peut-être qu’il m’a oublié, mais il sait très bien qu’il y a des choses qui ne m'ébranlent pas”, a soutenu l'opposant.
Il renchérit sur un ton un peu plus menaçant. “Que le Premier ministre soit fâché ou énervé, ce n'est pas mon souci, parce que j’ai vu pire que ça, j’ai traversé pire que cela et je lui promets qu’il me verra bientôt, il m’entendra bientôt. Qu’il sache qu’il ne m’impressionne pas, non plus.”