NETTALI.COM - En prison depuis 2021, M. Diouf, 21 ans a comparu le mardi 7 janvier 2025 devant la Chambre Criminelle du Tribunal de Dakar pour infanticide. Accusée d'avoir tué son bébé à la naissance, elle risque cinq ans de réclusion criminelle.
Alors qu'elle n'avait que 18 ans, M. Diouf est tombée enceinte en 2021. Ayant peur de la réaction de sa famille, elle décide de cacher la grosse. Après une première visite, elle n'est plus retournée chez la sage-femme.
Ayant réussi à dissimuler sa grossesse pendant plusieurs mois, le 21 décembre 2021, l'heure de l'accouchement a sonné aux environs de 10heures avec les premières contractions. A 17heures, elle commence à perdre les eaux. Sur ce, elle se rend dans les toilettes. Ayant aperçu la tête du bébé, elle l'enroule avec un foulard, tire et laisse tomber sur les carreaux le nouveau né.
Après son forfait, elle appelle sa tante qui la conduit à l'hôpital. Sur place, le médecin soupçonne une mort suspecte. L'autopsie confirme ses doutes puisqu'elle atteste la mort par asphyxie et hémorragie interne.
Informée, la gendarmerie est venue cueillir M. Diouf. Après enquête, elle est déférée au parquet et finalement placée sous mandat.
Ce mardi elle a été extraite de prison pour répondre des faits d'infanticide qui lui sont reprochés. Face aux juges de la Chambre de Dakar, l'accusée a plaidé la mort par accident. « Comme je ne voulais pas que ma famille soupçonne que j'étais sur le point d’accoucher, je me suis rendue dans les toilettes quand j’ai perdu les eaux vers 17heures. J’ai remarqué que la tête du bébé sortait. J’ai pris mon foulard que j’ai enroulé autour de sa tête. J’ai tiré. Il est sorti et est tombé », s'est défendue M. Diouf.
Entendu comme témoin, son petit ami M A. Guèye, a déclaré avoir appris les faits après. Or, il avait non seulement fait savoir à M. Diouf qu’il allait assumer la paternité de l’enfant et lui avait même conseillé de se rendre à la clinique lorsqu'elle l'a informée de ses douleurs le jour de l'accouchement.
Le représentant du parquet a requis cinq ans de réclusion criminelle.
Contrairement à lui, la défense estime que l'accusée n'avait aucune volonté de donner la mort. « En tirant la tête, elle a agi spontanément sans l'intention de donner la mort. Par ailleurs rien ne prouve que l'enfant était en vie », ont soutenu les avocats.
Le verdict sera rendu le 21 janvier 2025.