NETTALI.COM - Président la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics, Bassirou Diomaye Faye est encore revenu sur la situation délétère dans laquelle il a trouvé le pays, avant d'appeler les agents à l'exemplarité et à la performance.
Selon le chef de l'Etat, son régime a trouvé sur place un “Etat contraint”, avec des marges de manoeuvre budgétaire et financière qui n'existent quasiment plus. Aussi, constate-t-il pour le déplorer, l'Administration sénégalaise est certes républicaine, mais manque de cohérence et reste figée dans des schémas dépassés qui ne sont plus adaptés aux réalités socioéconomiques.
Dans son diagnostic sans complaisance, Diomaye a aussi mis en exergue l'existence d'un secteur parapublic parfois en doublon avec l'Administration centrale, des services budgétivores et peu efficaces. Le souhait avec l'Agenda 2050, c'est de rendre l'Administration plus moderne, efficiente et plus proche des populations.
Le président a particulièrement insisté sur l'importance capitale qu'il dit accorder au respect dû aux membres du gouvernement, institution collégiale et solidaire, seule responsable devant le président de la République et l'Assemblée nationale. “Par voie de conséquence, les dirigeants des administrations centrales et des entités du secteur parapublic relèvent de l'autorité du Premier ministre, lui-même chef de l'Administration et des ministres et secrétaires d'Etat. Toute décision importante, qu'il s'agisse de recrutement, de budgétisation, de contractualisation ou de partenariat, doit être validée par l'autorité ministérielle compétente. A cet égard, je renouvelle ma confiance totale et mon soutien indéfectible au PM et À l'ensemble du gouvernement”.
Dans le même sillage, le chef de l'Etat a instruit le Premier ministre d'assurer l'application rigoureuse de la loi d'orientation du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic qui vise à mieux cerner le portefeuille de l'État, à maitriser la gestion des ressources publiques et à vérifier la pertinence des interventions du secteur parapublic.
Rappelant l'exigence pour les organes délibérants et exécutifs des entités parapubliques la nécessité de s'en tenir strictement a leurs prérogatives, il a donné des instructions fermes aux conseils d'administration et aux directions générales qu'il invite à “soumettre sans exception, leur plan stratégique aux ministères compétents”.
Par ailleurs, s'il y a une question qui tient particulièrement à coeur le président de la République, c'est celle relative à la gestion des entreprises publiques. Celles-ci, souligneil, “ne sauraient constituer un fardeau pour la Nation. Au contraire, leur contribution à la prospérité collective doit être évidente, renchérit-il avant d'ajouter : J'invite donc le ministre des Finances et du Budget ainsi que celui de l'Économie à évaluer la doctrine de gestion du portefeuille de l'Etat. Cette exigence se justifie par les risques économiques, budgétaires et financiers que certaines entreprises publiques d'envergure font peser sur nos ressources nationales.”
Le chef de l'Etat demande, dans la même veine, au Premier ministre “de définir une liste précise d'entreprises publiques stratégiques”. Parmi ces entreprises stratégiques, il cite la Senelec, Petrosen, la Sar, Air Sénégal, le Fonsis, La Poste, le Port autonome de Dakar.
Selon Diomaye, le mode de gouvernance de ces secteurs doit être renforcé, afin d’instaurer un contrôle rigoureux et permanent de leurs activités et de leurs performances.
Dans la même veine, il a requis du chef du gouvernement la réactivation du Comité interministériel de suivi et de restructuration des entreprises en difficulté. “Le Premier ministre engagera également une évaluation minutieuse des agences d’exécution et structures analogues, dont certaines dupliquent les missions de l’Administration centrale tout en grevant le budget de l’État”.
Revenant sur la transformation digitale, le président de la République a insisté sur l'urgence d’accélérer la transformation de nos administrations. Le 24 février 2025, informe-t-il, il va lancer le New Deal technologique, qui permettra au Sénégal “de bâtir un service public moderne, agile et tourné vers l’avenir”.