NETTALI.COM - Le groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes n'a pas trop attendu. Après la conférence de presse de Me Aïssata Tall Sall, Ayib Daffé et compagnie ont sorti un communiqué pour démentir les propos tenus par la présidente du groupe Takku Wallu sur la procédure de levée de l’immunité de Farba Ngom.
"Face à la campagne de dénigrement, de désinformation initiée par le Groupe parlementaire Takku Wallu, le Groupe Pastef-Les-Patriotes tient à apporter les éclaircissements ci-après, relatifs à la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom, enclenchée par l’Assemblée nationale", lit-on d'emblée dans le communiqué rendu public ce mardi par Ayib Daffé et compagnie. Cette sortie fait suite à la conférence de presse tenue un peu plus tôt par Aïssata Tall Sall désignée pour défendre Farba Ngom devant la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire.
Pour le groupe Pastef-Les-Patriotes, il y a "une confusion savamment entretenue par le Groupe Takku Wallu entre les attributions d’une Commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire d’un député et celles d’une Commission d’enquête parlementaire".
"Au stade actuel, la procédure a été strictement respectée, conformément aux exigences de fond et de forme de la Constitution et de l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui encadrent la levée de l’immunité parlementaire d’un député", assure le groupe de la majorité.
Et d'expliquer : "En effet, la demande de levée de l’immunité parlementaire, formulée par le Procureur de la République financier et transmise à l’Assemblée nationale par le Ministre de la Justice le 10 janvier 2025, est pleinement motivée, car elle vise les numéros de rapport de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) qui concernent le député Mouhamadou Ngom. Elle indique précisément les infractions (au moins 7) pour lesquelles, ce dernier est susceptible d’être poursuivi en se fondant notamment sur : la Loi n°2024-08 du 02 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, le Code général des Impôts, le Code pénal et l’Acte uniforme sur les Société commerciales et les GIE."
"Ladite demande justifie la levée de l’immunité parlementaire par l’urgence d’ouvrir des procédures d’information judiciaire auprès du cabinet d’instruction du pool judiciaire financier", poursuit la même source. Qui assure que "l'Assemblée nationale a, depuis la réception de la requête , suivi scrupuleusement et sans précipitation aucune, toutes les étapes de la procédure de levée de l’immunité parlementaire".
"Il convient de relever par ailleurs, que le député Mouhamadou Ngom a refusé de prendre la convocation de la Commission ad hoc, qui lui a été servie à son domicile. La Commission a dû recourir aux services d’un huissier de justice, qui, devant le refus persistant du député de réceptionner le courrier, l’a déposé à la mairie de sa commune de résidence, conformément à la loi. Il s’y ajoute que lors de la séance de la Commission ad hoc, convoquée ce 21 janvier 2025 pour l’entendre, le député Mouhamadou Ngom ne s’est pas présenté. La Commission a donné la parole à son défenseur, Mme Aissata Tall, qui a demandé la suspension des travaux sous prétexte de complément d’informations devant prétendument lui être fournis sur les faits reprochés au député Mouhamadou Ngom, alors même que le dossier a été mis à sa disposition", relate le groupe parlementaire Pastef-Les-Patriotes.
En outre, les députés de la majorité encouragent l’Assemblée nationale à poursuivre sa "démarche républicaine visant à concilier d’une part la présomption d’innocence et la dignité du député Mouhamadou Ngom et d’autre part les principes énoncés dans la Constitution qui proclame l’exigence de transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques, l’exigence de bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et les pratiques assimilées".