NETTALI.COM - L'international sénégalais Pape Gueye ne regrette pas d'avoir choisi de porter le maillot des "Lions". Dans un entretien exclusif avec Foot mercato, le joueur de Villarreal revient sur les péripéties qui l'ont mené dans la tanière et révèle la joie et la fierté que cela procure de gagner la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
Foot mercato : En 2021, tu as fait le choix de représenter le Sénégal. Qu’est-ce que cela t’a apporté dans ta carrière depuis?
Pape Gueye : Je pense que c’est l’un des meilleurs choix de ma carrière, de représenter le Sénégal. J’ai rejoint la tanière, aux côtés de grands noms, Sadio Mane, Koulibaly, Edouard Mendy, etc. Tu apprends beaucoup, tu montes dans le train et t’écoutes leurs conseils, parce qu’en fait, toi, tu viens d’arriver, t’es jeune donc tu prends de l’expérience. C’est autre chose en fait de défendre son pays entre un club et ton pays, c’est pas pareil, le pays, c’est le cœur, je me donne à fond dans les deux, mais quand tu représentes la nation, t’as une responsabilité, un devoir.
Comment s’est fait ce choix ?
Je me rappelle que Aliou Cissé m’avait appelé, et je lui avais dit que je venais d’arriver au club à Marseille et j’avais beaucoup d’objectifs à atteindre, je devais faire ma place. Donc, je lui ai expliqué tout simplement que j’allais venir en sélection, mais que j’avais besoin d’un peu de temps, de bien me concentrer sur Marseille pour venir. J’ai été très bien accueilli dans l’équipe, très bonne mentalité, j’étais assez surpris, parce que j’entendais, ce qui se passait dans les autres nations africaines, nous c’est l’inverse, on est une famille, On veut tous jouer, on est tous des compétiteurs, mais si tu joues pas, tu dis, c’est parce qu’il y a un mec meilleur qui va représenter mieux la nation. Tu dis si c’est pas moi, c’est pas grave, lui il va faire le boulot pour la nation, on a tous cette mentalité-là. Il n’y a pas d’égo. Pourtant, il y a des grands joueurs et c’est d’ailleurs ça qui fait notre force.
Toi, qui es maintenant un ancien binational, est-ce que tu essaies de convaincre d’autres joueurs de rejoindre l’équipe ?
Oui, il y a des joueurs, je parle avec eux, je ne vais pas les citer. Je leur explique parce qu’en fait, quand tu n’es pas dans la sélection, tu ne peux pas vraiment savoir. Kalidou Koulibaly m’a même dit un jour, moi si je savais que le Sénégal, c’était comme ça. Je serais venu bien avant. Même moi, j’ai eu un délai parce que tu ne connais pas, tu appréhendes un peu. Il y en a même qui ne sont jamais partis en Afrique. Mais il n’y a rien de mieux. Tu représentes ton pays, le pays de tes parents. Quand il y a quelqu’un qui a le choix entre la France ou le Sénégal, je lui dis qu’il ne doit pas hésiter et foncer pour le Sénégal.
On voit que tu es très impliqué dans la vie du vestiaire, jusqu’à apprendre le wolof. C’est important pour toi ?
Oui, c’est important parce que peut-être que plus tard, je vais vivre au Sénégal. C’est aussi important pour montrer que tu es investi, que tu n’es pas là juste pour jouer des matchs. Parce que tu représentes quelque chose pour la nation, pour les gens au Sénégal. Tu peux pas juste venir ici, faire tes matchs à Dakar et rentrer en France. C’est plus que ça, la sélection.
Tu as vécu l’élimination face à la Côte d’Ivoire à la CAN 2023, même si tu n’as pas joué ce match. Comment as-tu ressenti ce moment ?
Je voulais jouer, mais je ne pouvais pas. Je n’arrivais pas à être à 50 %, alors que sur le banc, il y avait un joueur qui pouvait être à 100 %. Du coup, j’ai pris la décision avec le coach de ne pas participer à la rencontre. Quand t’es sur le terrain, si tu perds, tu te dis bon, c’est moi, le problème. Mais là, en fait, j’étais impuissant. Je ne pouvais pas les aider. Et c’est ça qui m’a fait mal. On était déçu, mais je pense qu’on a engrangé de l’expérience en perdant un match comme ça.
Tu préfères remporter la CAN ou faire une demi-finale de coupe du monde avec le Sénégal ?
Je prends tous les jours une CAN devant une demi-finale de Coupe du monde. Celui qui dit l’inverse, il ment. Tu vois le trophée qu’on a ramené au Sénégal, laisse tomber l’émotion que ça nous adonnée. Même une finale coupe du monde, je ne prends pas devant une CAN.