NETTALI.COM - Le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) est né. Cette alliance de l’opposition sonne la mobilisation pour défendre notre République dont les valeurs fondamentales se trouvent gravement menacées par les agissements du pouvoir Pastef. Cette coalition de l'opposition entend se faire entendre dans les semaines à venir.

L’opposition sénégalaise a officialisé ce dimanche 9 février 2025, la création du Front pour la Défense de la démocratie et de la République (FDR). Ce sont au moins 70 partis qui ont été signataires de la déclaration du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR). Parmi les hauts responsables signataires, on note Amadou Ba (Nouvelle responsabilité), Abdoulaye Baldé (UCS), Modou Diagne Fada (RDR Yessal), Aminata Mbengue Ndiaye (PS), Nicolas Ndiaye (LD), Anta Babacar Ngom, Khalifa Ababacar Sall, Samba Sy (PIT), Oumar Sarr, Landing Savané, Idrissa Seck... Bref, c'est presque tous les partis significatifs, excepté le Parti démocratique sénégalais. Aissata Tall Sall a signé au nom de son parti Osez l'avenir, alors que Mahmoud Saleh a signé à la place de Macky Sall pour l'Alliance pour la République.

Selon la déclaration, “l’accession au pouvoir de Pastef se singularise par une nette rupture du processus de consolidation de la démocratie sénégalaise qui s’est toujours inscrit autour de règles du jeu politique élaborées de manière consensuelle par tous les acteurs”.

En fait, dans leur diagnostic de la situation politique du pays, les membres de la coalition constatent que « l’accession au pouvoir de Pastef se singularise par une nette rupture du processus de consolidation de la démocratie sénégalaise qui s’est toujours inscrit autour de règles du jeu politique élaborées de manière consensuelle par tous les acteurs ».

A ce propos, le FRD relève « une opacité notoire allant de la dissimulation de la date du scrutin pour surprendre l’opposition jusqu’à l’utilisation massive de la violence et les arrestations arbitraires, notamment à Dakar, le tout pour s’octroyer une majorité parlementaire mécanique ». Et de l’avis du FDR, malgré cette majorité, « la composition de l’Assemblée nationale, avec plus des deux tiers de députés affiliés à Pastef, ne reflète aucunement la réalité du rapport des forces politiques de notre pays ».

Par conséquent, selon ces opposants, « ces Sénégalais qui se sont exprimés massivement contre le pouvoir Pastef ont droit à la parole et à une représentation efficace ».

En outre, ils reprochent le pouvoir Pastef de « s'enliser dans une logique de règlement de comptes et une volonté de liquidation des libertés démocratiques si chèrement conquises par des décennies de lutte de notre peuple ». A ce propos, ils rappellent que « plusieurs journalistes et opposants ont été injustement emprisonnés ou poursuivis en justice en raison de leurs opinions. Certains détenus sont maintenus en prison pour des raisons opaques malgré que des conclusions des enquêtes leur soient totalement favorables ».

« Le poste de Vice-président de l'Assemblée nationale, dévolu à l’opposition, a été illégalement confisqué par la majorité mécanique Pastef. Le maire de Dakar a été démis de ses fonctions dans des conditions indignes d’un pays démocratique, par une administration aux ordres. L’immunité parlementaire d’un député a été scandaleusement levée, sans que le pouvoir n'ait présenté un quelconque dossier l’incriminant le député et des demandes de lever des immunités parlementaires pour des gestions relevant, au mieux des cas, de la Haute Cour de Justice ont été actées démontrant aux yeux de tous un dérèglement de la justice de notre pays », liste la coalition avant de se désoler : « comme si l’administration ne devait  plus reposer sur le principe de neutralité,  pendant de l’impartialité de l’État ! »

Dénonçant le fait que les partis de l’opposition ne soient pas associés à la révision ordinaire des listes électorales, la coalition soutient que cet état de fait « augure de nouveaux coups de force antidémocratiques, en relation notamment avec les prochaines élections territoriales ».

Outre l’espace politique, le FDR constatent que « les dirigeants de Pastef, manifestement peu préparés à gérer le pouvoir, ont, en l’espace de quelques mois et à coups de tâtonnements, de populisme et de promesses sans lendemain, fini d’entraîner de larges secteurs de la population dans la paupérisation et le désarroi ».

« La quasi-faillite de l'État, après 10 mois de gestion aventuriste et médiocre de nos finances publiques, vient d'être officiellement avouée par le pouvoir », martèle l’opposition. Avant de poursuivre : « le désespoir de la jeunesse s’exprime dans la recrudescence préoccupante des départs en pirogue vers l’Europe et les images insoutenables des rassemblements consécutifs aux promesses intempestives de départ vers l’Espagne pour deux mois de cueillette dans les champs. C’est donc peu dire que d’indiquer que la désillusion a commencé à s’installer partout ! »

Pour le FDR, il s’agit là autant de raisons majeures qui fondent son engagement.

Un engagement qui ne limite pas à la dénonciation car le FDR annonce des actions décisives dans les prochaines semaines. C’est pour exiger entre autres la défense des libertés et droits démocratiques, et notamment, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et la fin des persécutions contre les opposants, les journalistes et les voix critiques ; le respect effectif des droits constitutionnels, en particulier la liberté de manifestation pacifique et la liberté d'expression.

Khalifa Sall et Cie comptent exiger également l’ouverture immédiate de concertations politiques autour de l’évaluation des élections présidentielle et législatives et la revue du Code électoral, la révision concertée de la législation sur les partis politiques respectant le pluralisme et l’ensemble des garanties offertes par la Constitution.

Pour finir, le FDR promet d’apporter « un soutien actif à l’ensemble des luttes engagées par les forces vives pour défendre leurs droits sociaux et économiques contre les agressions du pouvoir Pastef ».