NETTALI.COM- Le rapport d’audit de la Cour des Comptes relatif à la situation des finances publiques de la période de 2019 au 31 mars 2024, a été au menu du Conseil des ministres de ce 12 février 2025. Face aux manquements relevés, le Président Bassirou Diomaye Faye assure que des mesures conservatoires et correctives, doivent être prises sans délai.

En conseil des ministres ce mercredi 12 février 2025, le  Chef de l’Etat a évoqué le rapport de la Cour des comptes qui suscite de la polémique au regard des manquements soulevés. Selon le communiqué du gouvernement, « ce rapport, basé sur des principes de transparence, offre une vue claire et exhaustive de la situation des finances publiques sur cette période et met en lumière plusieurs manquements graves qui nécessitent des actions immédiates ».

Commentant le rapport, le communiqué déplore « des rattachements irréguliers de recettes », soulignant que « certaines recettes ont été comptabilisées sur des exercices antérieurs, ce qui a faussé la réalité du déficit budgétaire pour certaines années ». Cette situation, se désole toujours le Gouvernement, « a contribué à sous-estimer les déficits budgétaires, créant ainsi un déséquilibre dans la présentation des comptes publics ».

« Le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023 », regrette le Gouvernement. Qui souligne que « cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique ».

En somme le gouvernement regrette ces manquements qui « exposent les finances publiques à des risques considérables et alourdissent le fardeau de la dette nationale ». La preuve souligne le gouvernement, « le taux 2 d'endettement public a connu une croissance tout aussi alarmante sur la même période ». En 2019, souligne le document, « l'endettement atteignait déjà 65,59% du PIB, mais il est monté à 75,50% en 2020, 83,58% en 2021, 86,62% en 2022 pour se hisser à 99,67% en 2023 ».

Ainsi face aux ministres, le président de la République a indiqué que « cette trajectoire d'endettement, doit être rapidement inversée pour préserver la soutenabilité des finances publiques et éviter de compromettre les équilibres économiques de long terme ».

Cependant au delà du constat, le Chef de l’Etat a assuré que « face à ces constats alarmants, des mesures conservatoires et correctives doivent être prises sans délai ». D'abord, il estime « impératif de mettre fin aux rattachements irréguliers de recettes et d'assurer que toutes les recettes et dépenses soient comptabilisées de manière transparente et régulière ».

Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat a instruit le  Premier ministre et les ministres des Finances et du Budget « à prendre les dispositions nécessaires pour garantir que les pratiques budgétaires respectent strictement les règles en vigueur ».

Ensuite, informe la source, « un audit approfondi sera réalisé pour réconcilier les écarts observés dans la gestion des dépenses financées par des ressources extérieures ».

Selon le communiqué, le président de la République a également souligné « la nécessité de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor afin de garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente ».

En outre, poursuit la source, « il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d'éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le surfinancement ». A ce propos, « un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s'assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels ».

Enfin, le Président Diomaye juge impératif « la production et la publication de rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux ». « Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales conformément aux directives de l'UEMOA », précise le gouvernement. Lequel indique que « ces réformes visent à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence au profit de la nation ».

C'est pourquoi, il a demandé au Premier ministre, Chef du Gouvernement, de veiller à la mise en œuvre de ces réformes indispensables pour asseoir une gestion exemplaire des finances publiques et assurer la stabilité économique du pays.