NETTALI.COM - Face à la presse hier, jeudi 13 février, le ministre des Finances et son homologue de l'Économie ont tenté de rassurer, malgré une situation décrite comme catastrophique.

Après avoir suscité la grande inquiétude, le gouvernement tente de rassurer. Malgré les constats effarants, avec un déficit budgétaire évalué à plus de 12 %, un encours de la dette de près de 100 %, le ministre chargé de l'Économie et du Plan a bien voulu faire croire que cette dette reste quand même soutenable.

Rappelant que la dernière analyse conjointe de viabilité de la dette du Sénégal réalisée par le FMI et la Banque mondiale, en juin 2023, avait maintenu le Sénégal à un risque de surendettement modéré, il déclare : “L’analyse de viabilité de la dette réalisée par mon département révèle que la dette du Sénégal est toujours soutenable. Même si le ratio d’endettement a fortement progressé, l’ajustement budgétaire entamé dès cette année devrait aider à stabiliser la dette à moyen terme”.

De l'avis du ministre Abdourahmane Sarr, le Sénégal a une bonne structure de la dette. Son coût moyen, justifie-t-il, reste inférieur au taux de croissance de l’économie. “Le taux d’intérêt moyen est estimé à 4,6 %, alors que le taux de croissance est projeté en moyenne à 6,5 % bien au-dessus. Le déficit primaire qui stabiliserait la dette à 100 % du PIB (c’est-à-dire celui qui exclut les intérêts) est de 4 %, alors que nous avons un solde primaire en excédent de 1 % du PIB après les régularisations dont nous avons parlé tantôt et le nettoyage du portefeuille de projets que nous avons fait en 2024”.

Cela dit, Abdourahmane Sarr n'a pas rechigné sur les qualificatifs pour juger ce qui a été fait par l'ancien régime. Il a dénoncé les nombreuses dépenses “engagées en dehors des circuits budgétaires normaux et sans autorisation parlementaire”. Le ministre est revenu sur le mécanisme qui a été à l'origine de cette situation. “... Ceci a été rendu facile par des pratiques budgétaires qui consistaient, d’une part, à effectuer des transferts budgétaires dans des comptes de dépôts de l’État afin de pouvoir effectuer des dépenses supplémentaires non autorisées et pouvoir assurer le service de dettes (intérêts et amortissements) cachées contractées sans autorisation parlementaire”, a-t-il expliqué.

Certaines de ces dettes, ajoute le ministre de l'Économie, venaient dans une moindre mesure du secteur bancaire local, mais surtout de décaissements sur des projets financés sur ressources extérieures, parce que l’argent était disponible auprès des partenaires. “Pour donner un caractère légal à ces pratiques, les autorités sortantes donnaient des lettres de confort ou des lettres de couverture budgétaire afin que les travaux en question non prévus par les lois de finances votées puissent se faire”, at- il soutenu.