NETTALI.COM - De retour d'Ethiopie où il a pris au sommet de l'Union africaine, le chef de l’Etat s'est prononcé sur le rapport de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques. Malgré les difficultés, Bassirou Diomaye Faye promet que des solutions seront trouvées.
Le rapport de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques devait relever de la banalité. C'est du moins l'avis de Bassirou Diomaye Faye. Le chef de l’Etat qui revient d'un voyage en Éthiopie a été interpellé sur la polémique autour de la situation économique du pays. Le président de la République a d'abord tenu à expliquer le pourquoi de ce rapport de la Cour des comptes.
"L'exercice, dit-il, consistait à faire le point sur les finances publiques telles que nous en avons hérité. Nous ne l'avons pas fait parce que nous voulions juste le faire. Nous l'avons fait parce que c'est une obligation légale." Et de rappeler : "J'ai juré de respecter la loi et de la faire respecter." Or, poursuit le président de la République, "la loi qui date de 2012 et porte code de transparence dans la gestion des finances publiques m'oblige en tant que chef de l’Etat nouvellement élu de faire la situation des finances publiques". Selon lui, c'est ce qui a été fait par l'Inspection générale des finances. Et conformément à la loi, les résultats ont été donnés à la Cour des comptes en tant qu'organe indépendant aux fins de certification. "La Cour des comptes a procédé à cette certification et l'a rendue publique comme l'y oblige la loi. Sous ce rapport, ce n'est ni un miracle ni une prouesse. Elle doit relever de la banalité", estime Bassirou Diomaye Faye. Qui assure que "les Sénégalais seront de plus en plus informés de la situation de leurs comptes publics qu'ils nous confiés".
Toutefois, les résultats contenus dans le rapport de la Cour des comptes ne semblent pas surprendre le chef de l’Etat. "Depuis 2018, nous avions alerté sur la trajectoire que prenaient les finances publiques au Sénégal, notamment sur le plan du dépassement des ressources externes. Après mon élection et avant même que je prête serment, j'ai reçu certaines personnes qui avaient des responsabilités pour voir quel était l'état des comptes", rappelle Bassirou Diomaye Faye. Avant de poursuivre : "De ces échanges, était sorti le terme dette cachée." "Nous en avons tiré toutes les conséquences et nous avons procédé à l'audit", dit-il. Non sans insister : "En 2018, nous avions écrit aux institutions de Bretton Woods et au ministre des Finances de l'époque pour tirer la sonnette d'alarme sur la trajectoire catastrophique qu'étaient en train de prendre nos finances publiques. Mais personne ne nous avait écoutés." "La situation est là, nous la vivons. Elle révèle des pratiques qui sont aux antipodes de l'orthodoxie dans la gestion des finances publiques. Par devoir, nous en avons informé le peuple sénégalais, notre premier mandant", a laissé entendre Bassirou Diomaye Faye.
Le numéro 1 sénégalais promet de trouver rapidement des solutions aux problèmes notés. "Des réformes vont intervenir le plus rapidement possible pour éviter qu'à l'avenir des gouvernants irresponsables puissent faire la même chose", dit-il tout en rassurant : "Jamais, je ne procéderai comme ça dans ma gouvernance." D'après le chef de l’Etat, il a aujourd'hui une information complète sur l'ampleur des défis qui attendent son gouvernement et les difficultés auxquelles il devra faire face pour trouver des solutions. "Cette responsabilité nous l'assumerons pleinement. Je demande aux Sénégalais de nous faire confiance. Midi, matin, soir, nous sommes à la recherche de solutions", souligne le président de la République qui demeure optimiste. "Les difficultés sont réelles, mais nous les transformerons en opportunités", rassure-t-il.