NETTALI.COM - Invité de l’émission Grand Jury de ce dimanche 16 février, le président de Pencoo, Moussa Tine, s’sest exprimé sur le rapport de la Cour des Comptes. Il est revenu sur le cas des immeubles publics, tel que le building administratif, vendus à la Société de Gestion et d'Exploitation du Patrimoine Bâti de l'Etat (SOGEPA). Pour lui, il n’y a pas de vente comme souligné dans le rapport d’audit à son tableau 29, mais plutôt une opération financière.
"Souvent, ce sont des questions techniques. On va se lever, on dit, on a vendu le building administratif, on a vendu telle autre chose, on a vendu telle... Alors qu'il n'y a pas eu de vente, il y a juste une opération financière qui a permis à l'État d'engranger des ressources supplémentaires. Et qui permettra également à l'État de reprendre ses bâtiments. C'est-à-dire, ce qu'on dit dans cette affaire-là, c'est comme si on disait, Youssou Ndour a vendu cet immeuble à la RFM. C'est exactement ça. Ou bien on dit l'État a vendu l'ancienne maison du président des conseils économiques et sociaux à l'université de Dakar. Quand vous regardez les choses comme ça, vous dites, mais comment on peut vendre telle autre chose ? Alors qu'on oublie qu'en fait l'université elle-même appartient à l'État. Au fond, c'est juste une opération juridique qui permet à l'État à la fois de vendre et de racheter dans un délai. C'est aussi simple que ça", a expliqué le président de Pencoo.
"Ce débat aurait pu ne pas se poser si l'Assemblée nationale elle-même votait de façon efficiente et en toute responsabilité la loi de règlement. On aurait pu ne pas avoir justement tout ce qui se passe aujourd'hui. Et même si la constitution avait été respectée totalement, le débat-là ne se serait pas posé. Parce que, si vous allez dans la constitution, les accords qui impliquent les finances de l'État ne peuvent être autorisés que par l'Assemblée nationale. Ça aussi, c'est dans la constitution, c'est une disposition qu'on oublie. Mais même lorsqu'il faut aller emprunter, il faut au préalable aller demander l'autorisation de l'Assemblée nationale. Tout ça, on l'oublie. Quand on me dit souvent, telle personne a pris tel ou tel autre argent, tel mécanisme a été utilisé pour arriver à tel... Je ne suis jamais ému par le fait qu'on dise, il y a eu 114 milliards, il y a eu 90 milliards. Le problème que nous avons, c'est pourquoi c'est possible. C'est des choses qui ne doivent pas pouvoir arriver. Pourquoi vous n'entendez jamais parler en France de détournement de deniers publics ?
Vous allez entendre parler de corruption, mais vous n'allez jamais entendre parler de détournement", a ajouté Moussa Tine.