NETTALI.COM - Chambre correctionnelle de la Cour d’appel a été, hier, le théâtre d’une affaire complexe mettant en cause Nguirane Ndiaye, un agent des douanes, et son exépouse Ndèye Fatou Kane. Tous deux ont été condamnés en première instance à deux ans de prison ferme pour escroquerie, exercice illégal de commerce, association de malfaiteurs et faux et usage de faux. Cependant, devant les juges d’appel, les avocats des prévenus plaident pour leur relaxe, invoquant des circonstances atténuantes.
Nguirane Ndiaye, toujours en fonction comme agent des douanes, est accusé d’avoir abusé de sa position pour escroquer plusieurs commerçants. Selon les témoignages, il se présentait comme un “colonel des douanes”, brandissant sa carte professionnelle et des chèques sans provision pour obtenir des marchandises.
Les victimes ont déclaré avoir fait confiance à Nguirane en raison de son statut, mais se sont retrouvées dans des situations difficiles lorsque les chèques se sont révélés sans provision.
Ndèye Fatou Kane, quant à elle, est poursuivie pour complicité des chefs reprochés à son ex-époux. Mais celle-ci a interjeté appel, affirmant qu’elle n’a jamais participé à ces actes. Elle explique qu’au moment des faits, elle était enceinte et s’occupait de sa mère gravement malade, atteinte d’un cancer. Elle a même décidé d’arrêter son commerce pour se consacrer à sa famille, laissant son mari gérer les affaires.
Parmi les parties civiles, Djily C. S. B., un commerçant, a témoigné que Nguirane s’est présenté à lui comme douanier et a utilisé des chèques sans provision pour obtenir des marchandises. “Quand j’ai essayé de récupérer ma créance, il m’a renvoyé vers son épouse qui m’a, à son tour, redirigé vers lui”, a-t- il expliqué. Un autre commerçant a confirmé ces pratiques.
Maitre Khadim Kébé, l’avocat de Ndèye Fatou Kane, a défendu sa cliente en soulignant qu’elle n’a jamais eu de problèmes avec ses fournisseurs et qu’elle a été victime de l’ingérence de son mari dans son commerce. “Elle a été relaxée pour faux et usage de faux, et il n’y a aucune preuve qu’elle a reçu les marchandises commandées par son mari”, a-t-il déclaré.
Du côté de Nguirane Ndiaye, ses avocats, Maitres Ousseynou Gaye et Borso Pouye ont plaidé qu’il a agi pour aider son ex-femme dans une période difficile. “Il a utilisé sa carte professionnelle pour donner une garantie, mais il n’a jamais eu l’intention de nuire”, a soutenu Me Gaye.
Maitre Pouye a, quant à lui, contesté la qualification des faits, demandant l’infirmation du jugement de première instance.
La procureure générale a insisté sur la gravité des faits et a requis l’application de la loi. Le tribunal doit rendre son verdict final le 3 mars prochain.