NETTALI.COM - Fautes non sifflées sur Kylian Mbappé, cartons adverses oubliés, penaltys concédés inexistants... Et maintenant, expulsion de Jude Bellingham contestée lors de la 24e journée de Liga contre Osasuna : depuis quelques semaines, le Real Madrid s’en prend allègrement à l’arbitrage.

Tout a vraiment commencé, ou presque, par un tacle dangereux de Carlos Romero sur Kylian Mbappé lors de la défaite surprise du Real Madrid sur le terrain de l’Espanyol Barcelone (seul but du match inscrit par… Romero, qui n’avait écopé que d’un carton jaune). Dès lors, le club espagnol s’est senti lésé et l’a fait comprendre dans une violente lettre adressée à la fédération où est évoqué un arbitrage “complètement discrédité” ainsi qu’un système “corrompu de l’intérieur”. Le début d’une bagarre contre les hommes au sifflet, une vraie, qui ne fait que s’accentuer depuis cet épisode.

Réactions plus ou moins agressives de Javier Tebas ou d’Hansi Flick, suspension de l’arbitre ayant oublié le rouge, boycott d’une réunion de la part des dirigeants merengues souhaitant par là protester contre l’arbitrage, convocation par la fédé de la Maison Blanche… Si l’entité de Florentino Pérez avait déjà revendiqué des injustices liées au traitement de Vinicius Junior (que ce soit pour des gestes un peu trop physiques émanant de défenseurs adverses ou pour des actes racistes provenant de supporters), il aura finalement fallu qu’on touche à sa nouvelle star française pour que le champion d’Europe en titre officialise son mode victime.

Fuck off, fuck you : rien à faire !

Dernière polémique en date ? L’expulsion de Jude Bellingham durant le nul concédé à Osasuna, l’Anglais ayant envoyé des mots doux à l’arbitre. Une décision évidemment contestée par ses employeurs comme par son entraîneur, Carlo Ancelotti. “Je pense qu’il n’a pas bien compris l’anglais, a ainsi assuré le technicien, face à la presse. Il a dit “Fuck off”, il n’a pas dit “Fuck you”.” “Il est clair que l’arbitre a fait une erreur, et qu’il y a eu une mauvaise communication, s’est défendu le milieu de terrain, devant les médias. Je visualise bien l’incident, j’ai aussi vu la vidéo et elle ne correspond pas au rapport.

Sur le coup, l’ancien du Borussia Dortmund a bien entendu oublié de revenir sur les insultes quant à elles formellement envoyées à un juge de touche en début de mois pendant le derby madrilène. Un derby durant lequel l’Atlético a ouvert le score sur un penalty sanctionnant une faute d’Aurélien Tchouaméni et agaçant le coach italien, au discours bien rodé en conférence de presse : “Nous, les gens du football, on ne comprend pas ce genre de décision.

Bis repetita ce samedi, avec le péno accordé aux Rojillos au détriment d’Eduardo Camavinga et à l’origine de l’égalisation des locaux : “Il y a un problème, il y a un souci avec l’arbitrage. Sur nos trois dernières rencontres, il s’est passé des choses invraisemblables. La VAR a regardé les choses qui se sont passées dans notre surface, mais pas dans l’autre. Il y avait au moins trois actions qui auraient dû être regardées et ça n’a pas été fait, la VAR a dû être allumée après…

C’est un manque de respect !

Des coups de pression – en écho à Real Madrid TV, la chaîne critiquant toutes les semaines les décisions arbitrales défavorables à l’équipe de la capitale – qui font suite au comportement limite du Real lors de la session Ballon d’or, qui installent une tension de plus en plus forte dans le pays et qui commencent à faire dégoupiller les autres clubs du territoire.

Flick, le coach de Barcelone, a par exemple envoyé une nouvelle pique au moment de commenter l’attitude de Bellingham en conf’ : “C’est un manque de respect, pourquoi perdre du temps ou de l’énergie à parler aux arbitres au sujet d’une décision qui a été prise ? Il y a un joueur sur le terrain qui a la permission de parler avec l’arbitre et c’est le capitaine, il faut l’accepter.

Surtout, de nombreux acteurs du football considèrent cette réaction épidermique comme assez gonflée au regard du passif du club. En effet, les Merengues auraient au contraire été largement “aidés” par un arbitrage conciliant (que ce soit sur la scène nationale ou européenne) ces dernières années.

Un point de vue illustré par les propos de Diego Simeone en janvier 2025, toujours en conférence de presse. “Je n’ai pas vu le match, sincèrement je ne l’ai pas vu. On m’a raconté les épisodes qui ont eu lieu durant le match, mais c’est la même chose depuis 100 ans… donc je ne sais pas ce qui vous surprend !”, avait ainsi balancé le tacticien des Colchoneros, interrogé au sujet d’une qualification du Real Madrid contre le Celta de Vigo en Coupe du Roi ponctuée par des décisions étranges.

Mais être omniprésent à l’extérieur des pelouses est parfois aussi important que le rester à l’intérieur, et le Real le sait. Quand bien même il ne croit pas à ses propres mots, il s’en sert comme d’une stratégie qui peut lui servir afin de demeurer au sommet.

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