NETTALI.COM - Depuis la signature des accords du 26 février 2022, les engagements pris par le gouvernement du Sénégal à l’égard des enseignants tardent à se concrétiser. Dans un communiqué conjoint, le Saemss et le Cusems ont dénoncé la lenteur de la mise en oeuvre de plusieurs points cruciaux, notamment la digitalisation des procédures administratives, la révision du statut des décisionnaires, l’équité salariale et l’apurement des rappels et prêts au logement.

Malgré un retour à la stabilité politique après les élections présidentielle et législatives de 2024, les syndicats regrettent que le gouvernement actuel fasse preuve d’un “immobilisme total” quant à l’application des protocoles d’accord. Ils fustigent également “l’inaccessibilité des autorités” et “l’enlisement du mécanisme de dialogue social”.

Le G2 condamne avec fermeté “la stratégie de saupoudrage” adoptée par le gouvernement, concernant la révision du statut des décisionnaires. Après avoir annoncé, en janvier 2025, l’initiation de projets de décrets visant à améliorer la situation des enseignants, le gouvernement a choisi de “s’emmurer dans un mutisme”.

Pis, malgré le dépôt de préavis syndicaux, les autorités n’ont ni accusé réception des correspondances ni convoqué les syndicats pour discuter des revendications. Les syndicats s’insurgent contre “une démarche inélégante et discourtoise”, qui témoigne d’un manque de respect envers les organisations syndicales. Ils dénoncent également l’attitude du ministère de l’Éducation nationale, qui prend des décisions unilatérales sans consultation préalable.

À titre d’exemple, le projet de décret portant réorganisation des services du ministère n’a pas été soumis aux syndicats, alors qu’il implique des changements majeurs. Face à cette situation, le Saemss et le Cusems exigent, selon la note, la convocation immédiate du comité de suivi des accords, la signature des projets de décrets pour le règlement du statut des décisionnaires, l’effectivité de la formation diplômante universelle pour tous les enseignants concernés, l’apurement des rappels dus aux enseignants et des prêts au logement, et l’examen des nouvelles revendications inscrites dans le préavis commun.

Les syndicats mettent en garde contre toute tentative de remise en cause des acquis obtenus de haute lutte. Ils appellent à une mobilisation de toutes les forces syndicales du secteur pour s’opposer à toute politique d’austérité qui irait à l’encontre des intérêts des travailleurs. Le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement est plus que jamais engagé, laissant planer le spectre de nouvelles perturbations dans le système éducatif sénégalais.