NETTALI.COM - La situation politique et économique mais aussi sociale intrigue les responsables libéraux de la Coalition sopi avec à leur tête le député Tafsir Thioye qui ont tenu un point de presse pour dénoncer leur gestion actuelle.
Le Sénégal peine à décoller sous le régime de Bassirou Diomaye Faye avec des signaux aux rouge au plan économique et social, mais aussi avec une régression des acquis démocratiques. C’est la conviction des responsables de la Coalition Sopi.
Faisant le point sur le dernier rapport de la Cour des Comptes publié, le député libéral Tafsir Thioye exprime ses regrets en ces termes, sur les vagues de contestations qui témoignent de certaines failles de l’administration. "Il y a quelques jours, la cour des comptes a rendu public le rapport définitif de l’audit du rapport du gouvernement sur la situation des finances publiques du pays de 2019 à mars 2024. Ce rapport a suscité beaucoup de polémiques et a causé beaucoup de torts à notre pays avec une dégradation de la qualité de sa signature, une dégradation de sa notation par mody’s et un discrédit aux yeux de l’opinion internationale. Ce rapport a consacré une remise en cause d’acquis importants fruits d’un travail d’honnêtes citoyens patriotes au vrai sens du mot qui avaient réussi grâce à nos partenaires à améliorer sensiblement notre système de gestion des finances publiques. Notre conviction est que cette situation pouvait être évitée en ce sens que c’est un exercice normal voulu par le code de transparence qui est une norme communautaire. Nous attendions mieux de la cour et une autre posture du gouvernement. Le rapport, malgré son caractère incomplet, a démontré à la face du monde la dégradation de nos comptes publics mais également la fragilité du système de gestion de nos finances publiques".
Pour ce qui est de la situation économique et sociale du pays, ces responsables de la Coalition Sopi s’indignent du niveau d’endettement et des pertes d’emplois. Selon l’ancien député et ex-président du Groupe parlementaire libéral Doudou Wade "rien n’a bougé. Et la dette ne cesse d’augmenter. Les sénégalais attendent encore des solutions sur leurs quotidiens sur la cherté de la vie et dans d’autres secteurs".
Et Tafsir Thioye de renchérir "En définitive, ce que les sénégalais doivent retenir est la manifestation de la justice divine. En effet, qui ne se rappelle pas les critiques acerbes assénées contre le président Wade et son régime aux lendemains de la prise du pouvoir par Benno notamment sur le déficit et la dette qui, jugée exorbitante, ne dépassait pourtant pas 35% du PIB en fin 2011 avec 2700 milliards en volume. Aujourd’hui ceux qui étaient dans la critique facile et dans la diabolisation sont aujourd’hui sur le banc des accusés et de la pire des manières et sur les mêmes thématiques. L’histoire retiendra que malgré les annonces et les discours, les mêmes pratiques semblent ne pas encore lâchées le nouveau régime qui malgré les critiques à l’encontre du régime sortant et les grandes déclarations sur la transparence et la vérité n’est pas pour autant exempt de reproche notamment dans la gestion des finances publiques pour l’année 2024 dont un déficit énorme ,un endettement énorme et mal géré avec des conditions excrément difficiles qui pèsent sur les finances publiques. Des charges de la dette qui avoisinent 1000 milliards(presque le double en une année en comparaison des prévisions de la LFI 2024, une dégradation de la note du Sénégal ,un manque de transparence dans la gestion des décrets d’avance, les arriérés de paiement. Il est clair que si la cour des comptes avait procédé au même exercice pour l’année 2024 plusieurs failles notées dans la période concernée par l’audit pourraient refaire surface".
Poursuivant ses propos, Tafsir Thioye tire un bilan négatif de la gestion actuelle du pouvoir pour dire "le bilan des dix mois du régime en place est loin d’être fameux. Et les perspectives ne sont pas encore rassurantes pour le reste de l’année et du mandat. Le taux de croissance en prévision optimiste sur la période 2024-2029 en moyenne ne dépasse pas 6,5%, l’encours de la dette avant la publication du rapport de la cour des comptes est projeté pour 76% du PIB en 2029…La solution semble être renvoyée aux Sénégalais à qui on demande de faire des sacrifices. Les mesures annoncées en termes de suppression de subventions, de rebasing, voire de baisse de salaires, d’élargissement de l’assiette fiscale, qui viennent s’ajouter à l’érosion continue du pouvoir d’achat des populations, de hausse continue et vertigineuse des prix des denrées que le premier ministre semble ignorer, de hausse du taux de chômage et de perte d’emplois, de sous-emploi et de précarité de l’emploi risquent d’aggraver la situation et de mettre les Sénégalais dans une situation extrêmement difficile", tout en invitant le Gouvernement de Diomaye Faye avec à sa tête Sonko de changer de paradigme en faisant preuve d’humilité et d’engager des réformes autour d’un programme planifié pour apporter des changements.