NETTALI.COM - Trois mois ferme, c'est la peine que le tribunal a infligée à S. Pouye et à sa fille qui ont comparu, le mercredi 26 février à la barre du tribunal de grande instance de Pikine Guédiawaye, sous les chefs d’inculpation de rébellion, outrage, violence et voie de fait. Les policiers lui reprochent de s’être interposée pour faire échapper son fils dealer. Si le tribunal les a relaxées pour le délit d’outrage, il les a par contre condamnées à trois mois ferme pour rébellion, violence et voies de fait.

Elle et sa fille ont eu la mauvaise idée de gêner les policiers dans leur volonté leur fils et frère. Mais, une fois à la barre du tribunal, la mère de famille a tenté de nier les faits, prétextant qu’elle ne savait pas que les gens avec qui elle avait affaire étaient des policiers en civil. Elle explique qu’en sortant de sa maison, elle a été confrontée à une scène inédite et incroyable. Elle a vu un homme empoignant son fils, qui était couché sur le sable en se débattant. Son sang n’a fait qu’un tour, et en réflexe de mère, elle s’est dirigée vers celui-ci pour lui donner des coups tout en proférant des injures.

Lors de l’interrogatoire d’audience, elle a soutenu mordicus avoir cru qu’il était un agresseur. Pourtant, selon le président de la chambre, l’homme dont elle parle, lui a expliqué qu’il était de la police et qu’une quantité de drogue avait été trouvée par devers son fils. Mais elle n’a rien voulu comprendre. Sa fille est aussi intervenue pour donner des coups au policier qui a fini par lâcher prise.

Ainsi, profitant de ce tohu-bohu, le dealer en a profité pour s’évaporer dans la nature. La dame et sa fille ont été ainsi acheminées au commissariat avant d’être déférées au parquet. Devant le juge, elles ont toutes deux regretté leurs gestes. "Les gens n’ont plus de respect envers les forces de défense et de sécurité. Pourtant, elles se battent nuit et jour pour assurer notre sécurité. Les gens disent que les prisons sont pleines. Doit-on, dès lors, laisser le chanvre indien nous envahir ? Les prévenues savaient que les gens étaient des policiers. S. P ne regrette pas son geste, car lorsque j’ai tenté de lui tendre la perche, elle a insisté sur ses dénégations. Les prévenues ont tout fait pour que D. Diallo puisse s’enfuir. Je sollicite qu’il vous plaise de condamner S. P à un an ferme ", a requis le procureur.

La défense, assurée par Me Amadou Sow pour sa part, croit que sa cliente ne pouvait pas imaginer que ces gens sur son fils étaient des policiers. "Ces deux dames savaient-elles au moment de leur intervention que les gens étaient des policiers ? Elle est intervenue dans le feu de l’action. Dans les pays développés, l’intervention des forces de défense et de sécurité (Fds) est encadrée par un port de brassard rouge. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal. C’est pourquoi, je demande de reconsidérer la position du procureur. Je suis certain que si ces dames savaient qu’ils étaient des policiers, elles n’allaient pas intervenir. Dans un pays organisé, les citoyens doivent obéissance à l’autorité. Je sollicite de leur accorder le bénéfice du doute", a plaidé la robe noire. Le tribunal, après délibéré, les a condamnées à trois mois ferme.