NETTALI.COM - Le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal hausse le ton. Dans un communiqué, le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) dénonce les licenciements massifs dans la fonction publique et le secteur parapublic, ainsi que les politiques économiques du nouveau régime. Le parti exige l’arrêt immédiat des mesures antisociales et un plan d’accompagnement pour les travailleurs touchés.
Le vendredi 14 mars, dans un communiqué, le PIT-Sénégal est revenu sur la situation actuelle qui prévaut dans la fonction publique et le secteur parapublic. En effet, d'après ce parti, cette situation, qui persiste depuis des mois, est orchestrée par le nouveau régime. “Pour le PITSénégal, la responsabilité de l’actuel gouvernement est pleinement engagée. Par son incompétence, son incurie et son inexpérience dans la gestion de l’État, il replonge le Sénégal dans les politiques d’ajustement structurel,” peut-on lire dans le communiqué.
Le PIT rappelle que “depuis quelques mois, contre toute attente, le nouveau pouvoir mène une vaste campagne de déflation dans la fonction publique et le secteur parapublic, considérant les travailleurs comme de simples variables d’ajustement.”
Cette opération, d’une ampleur inédite dans l’histoire du Sénégal, se traduit par le licenciement arbitraire de milliers d’agents de l’État, en totale violation des dispositions du Code du Travail et de la Loi 61-33, poursuit le PIT Sénégal. Un paradoxe lorsque l'on se souvient d'une opération similaire menée en 1980 dans le cadre des politiques d’ajustement structurel. Or, ces renvois massifs, encore d’actualité, se font dans “un climat de haine et d’adversité politique”, dénonce-t-il, en soulignant que ce sont particulièrement “des milliers de jeunes recrutés par l’ancien régime dans le cadre du programme de lutte contre le chômage Xeyu Ndaw Yi” qui ont été mis à la porte sous le fallacieux prétexte de relever d’une clientèle politique.
Quant au secteur privé, le PIT Sénégal affirme que “certaines entreprises s’engouffrent dans la brèche ouverte par l’État et licencient également abusivement des centaines de travailleurs.”
Par conséquent, le PIT-Sénégal a assuré qu’il “mesure pleinement l’ampleur des drames sociaux indicibles que provoquent ces licenciements massifs et injustes de pères et mères de familles. Notre Parti condamne fermement ces mesures cyniques et antisociales et exige l’arrêt immédiat de ces licenciements dans la fonction publique et dans le secteur parapublic, ainsi qu’un plan social concerté et conséquent d’accompagnement pour l’ensemble des personnes concernées”, dit-il fermement. Tout en insistant sur le fait que le pays traverse un contexte de marasme économique et de vie chère.
Il va plus loin en rappelant que le nouveau pouvoir a été largement élu sur la base d’un espoir légitime. Leur électorat s’attendait à ce qu’il résolve “entre autres, les graves problèmes de chômage, notamment chez les jeunes. Or, au lieu de s’attaquer à ce fléau, il ne fait que l’aggraver”, déplore le PIT.
Ainsi, il a fait savoir son mécontentement en insistant sur le fait que cette situation est inadmissible. “Il se trouve que de telles dérives ne peuvent avoir d’autre conséquence que l’adoption de mesures antisociales : licenciements, baisse des salaires, hausse de la fiscalité, vie chère.”
En plus de cela, d'après lui, le nouveau régime cherche une échappatoire en imputant tous ces maux à l’ancien régime. “Dans cette lancée, le PIT rappelle que : Les indicateurs économiques et sociaux montraient ces dernières années, jusqu’à la troisième alternance, une évolution régulière du Sénégal, reconnu comme étant sur le point de sortir du groupe des PMA (Pays les Moins Avancés). Il est difficilement défendable de soutenir aujourd’hui que tous ces progrès, sur des décennies, n’auraient reposé que sur de simples falsifications de données.”
De ce fait, pour le PIT-Sénégal : “Il ne fait aucun doute que l’actuel régime est, pour l’essentiel, responsable de la crise financière, économique et sociale qui frappe aujourd’hui le Sénégal.”
Par conséquent, le parti exige de ce pouvoir, des mesures fortes et courageuses pour sortir de cette crise, sans pour autant remettre en cause les acquis des travailleurs et les libertés fondamentales.
Il a également exhorté “les organisations syndicales, en négociations avec le gouvernement, à demeurer fermes sur la préservation de ces acquis, mais aussi sur l’exigence d’un apurement complet de la dette intérieure, estimée à plus de 3 000 milliards de francs, condition indispensable à la relance du secteur privé et à la création d’emplois décents.”