NETTALI.COM- Le président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal ( Cncr) Nadjirou Sall appelle l'état du Sénégal à accélérer la révision de la loi d'orientation agro-silvopastorale. Invité du "Jury du dimanche", il a souligné les défis du secteur agricole et interpelle le chef de l'Etat.

Invité de l’émission "Jury du Dimanche", Nadjirou Sall, président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) a appelé à une révision et à une application rigoureuse de la loi d’orientation agro-sylvopastorale. Il a souligné les enjeux majeurs de cette législation pour les producteurs ruraux et le développement durable du Sénégal. « Cette loi, avec ses 19 chapitres et 82 articles, offre un cadre solide, mais son efficacité dépend de sa mise en œuvre » dit-il.

Par ailleurs, président de la Fédération des ONG du Sénégal Action paysanne et secrétaire général du Réseau des organisations paysannes et producteurs d’Afrique de l’Ouest, Nadjirou Sall, estime que bien que la loi ait été largement vulgarisée lors de son adoption traduite en langues nationales et présentée lors de consultations dans huit des quatorze régions du pays, elle reste méconnue et peu appliquée.

Fort de son expérience sur le terrain, il déplore un manque d’appropriation tant par les professionnels du secteur que par les agents de l’État. « Une loi est un outil humain. Il faut l’appliquer, l’évaluer, puis l’ajuster en fonction des lacunes observées » souligne-t-il.

Cependant, deux décennies après son adoption, il juge nécessaire une révision pour l’adapter aux réalités actuelles. « Réviser la loi ne signifie pas l’abroger, mais l’améliorer pour qu’elle réponde aux défis contemporains et s’aligne sur la vision 2050 du Sénégal » a-t-il précisé.

Le Cncr sollicite également une audience avec le président de la République pour exposer les difficultés des acteurs ruraux. « J'ai certains chiffres, par exemple du recensement du secteur de l'élevage. Les bovins, ça se situe aux alentours de 4,5 millions de Fcfa . Les ovins, 9,8 millions de Fcfa , les volailles 11 millions de Fcfa. On n'allait pas dire non s'il dit aujourd'hui, je vais vous recevoir. On a demandé à le voir. Il n'y a pas un président de la République qu'on ne demande pas à voir. Mais on est dans un processus où on a espéré que ça va aider très rapidement à le rencontrer. Mais cela n'enlève en rien que s'il nous avait invité, on serait là et on viendrait lui parler », a soutenu Nadjirou Sall.