NETTALI.COM - Perturbations en vue à l’École nationale de Développement sanitaire et social (ENDSS) où les enseignants annoncent la suspension des enseignements et apprentissage.
Les enseignants de l’École nationale de développement sanitaire et social (ENDSS) ont dénoncé une situation alarmante au sein de leur institut. Ils interpellent les nouvelles autorités afin que leurs doléances puissent être prises en charge. En attendant, ils menacent dans un communiqué, de suspendre les enseignements et apprentissages.
Les enseignants soutiennent pour le déplorer que « depuis son rattachement officiel à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) par le décret 2023-347 du 21 février 2023, l’ENDSS est plongée dans une impasse institutionnelle, en raison de la non-signature du décret d’organisation et de fonctionnement. Bien que ce projet ait été adopté et validé par le Conseil d’Administration de l’UCAD le 5 janvier 2024, sa mise en application demeure bloquée ».
A les croire, ce retard a des conséquences graves et a fait perdre aux enseignants permanents, tous les avantages statutaires liés à leur appartenance au ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) .
Les enseignants dénoncent aussi la question des vacations impayées et une gestion financière opaque. « Depuis plusieurs années, les enseignants vacataires subissent des retards de paiement injustifiés et des reliquats non versés. Malgré des engagements formalisés sur la base d’états de vacations validés, les paiements restent partiels et sont plafonnés à 20 heures, indépendamment du volume réel d’heures effectuées. Pire encore, après l’annonce de la disponibilité des paiements, les fonds disparaissent mystérieusement, laissant de nombreux enseignants sans recours. Face à cette situation inacceptable, nous exigeons des réponses aux questions suivantes » lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, ils se plaignent des conditions de travail dégradées. « Le nombre d’enseignants permanents est passé de 67 en 2012 à seulement 34 en 2025, sans remplacement des décès, départs à la retraite et mutations. Cette réduction drastique entraîne une surcharge de travail insoutenable », note le communiqué.
Les enseignants dénoncent également une gouvernance autoritaire et partisane. A ce propos, ils soutiennent que « le directeur actuel, nommé sur des bases purement politiques, affiche un mépris total envers les enseignants, allant jusqu’à remettre en question leur compétence, alors qu’ils ont formé plusieurs générations de professionnels de santé ».
« Sa gestion solitaire et autoritaire a considérablement dégradé l’image de l’ENDSS à l’échelle nationale et sous-régionale. À l’approche de la retraite, il cherche à prolonger son mandat, alors que son bilan est marqué par des abus de pouvoir, une absence totale de transparence et une volonté manifeste de diviser la communauté enseignante », décrient les enseignants.
Face à cette situation, ils exigent la signature sans délai, du décret d'organisation et de fonctionnement de l'ENDSS. Pour les enseignants, c’est « la condition indispensable pour restaurer une gestion transparente et améliorer les conditions de travail ».
L’ouverture d’une enquête ou d’un audit indépendant sur la gestion financière et administrative de l’institution, le rétablissement des droits des enseignants, y compris le paiement intégral des vacations et la restitution des primes supprimées sont également réclamés.
Dans l’attente de la satisfaction de leurs doléances, ils ont décidé de suspendre les enseignements et apprentissages, tout en restant pleinement mobilisés pour défendre leurs droits et préserver l’intégrité de leur institution. « Nous en appelons à la responsabilité des autorités pour assurer l’avenir de l’ENDSS et la qualité de la formation des professionnels de santé au Sénégal », concluent les enseignants.