NETTALI.COM- L’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré trouve « un peu lente » la manière dont la reddition des comptes se fait. Sur le plateau de Sud Fm, elle a également apporté la réplique au Garde des Sceaux Ousmane Diagne qui disait aux députés qu’il ne subit aucune pression.
Selon Aminata Touré, il y a effectivement lenteur dans l’action judiciaire menée dans le cadre de la reddition. L’ex-Garde des Sceaux estime qu’« il faudrait peut-être accélérer la cadence, renforcer en personnel le Pool judiciaire financier ».
« Je considère que c’est un peu lent », insiste-t-elle à l’émission « Opinion » en soulignant que « le dossier comme les fonds Covid est la preuve concrète de la lenteur de l’action judiciaire ». A ce propos, argue-t-elle, « le rapport de la Cour des comptes date du 22 août 2022 et est sur la table du procureur depuis 2023 et je fais allusion à tous ceux qui sont dans le rapport, dont Mansour Faye ».
Par conséquent, l'ex-ministre exhorte les nouvelles autorités « à trouver un compromis entre le temps de la justice et le temps des citoyens car les délais sont importants ».
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, Aminata Touré a apporté la réplique au ministre de la Justice qui disait au député qu’il ne subit pas de pression. « Il est clair qu’une justice est délivrée au nom du peuple. Une justice n’est pas suspendue entre terre et ciel. Elle ne subit pas de pression, mais elle s’exerce au bénéfice du peuple sénégalais qui souhaite que tous ces pillages des deniers publics soit éclaircis », rétorque-t-elle.
Il faut préciser qu'Amina Touré demande l’accélération des procédures parce qu’elle se dit choquée par l’ampleur des dégâts. « J’ai été bouche-bée quand j’ai vu l’ampleur des dégâts relevés par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024 », déclare l’ex-Première ministre et ancienne ministre de la Justice sous Macky Sall. Non sans soutenir que « la dette non répertoriée révélée par la cour et confirmée par le Fmi, n’a jamais été discutée en Conseil des ministres, encore moins en instance politique au sein de Benno ».
« Donc, je l’ai appris avec effarement », répète -t-elle en demandant des poursuites contre les responsables. Car, souligne-t-elle, « 4 000 milliards de dette cachée, c’est quasiment le budget de 2022. C’est énorme ! ».