NETTALI.COM - La Conférence des leaders du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) n'est pas contre la dialogue politique que veut organiser le président de la république, mais pose quelques conditions.

Le président Faye annonce l'organisation d'un dialogue sur le système politique. Cette annonce intervient après plusieurs décisions unilatérales prises sans aucune concertation, notamment sur les conditions d'organisation des Législatives anticipées et sur les commissions d'inscription sur les listes électorales”.

Monsieur Massaly revient ainsi sur la posture de cette frange de l'opposition face aux actes posés depuis lors par le président Faye. “Pour rappel, le FDR n'a cessé de dénoncer ces coups de force et d'exiger la tenue de concertations politiques inclusives et sincères, précisément parce que, dans l'histoire de notre pays, le dialogue a souvent permis de renforcer la démocratie et d'apaiser les compétitions électorales”, dit-il.

Une nation soudée, poursuit-il, se bâtit sur le sacre de “la vérité et de l'éthique, et non sur la culture du reniement et de la duplicité”.

Le FDR pose ainsi ses conditions pour s'asseoir autour d'une table avec l'État. “Le FDR, constant dans son option principielle, demeure favorable au dialogue politique, à condition que celui-ci soit sincère et permette des concertations fructueuses dans l'intérêt du Sénégal. Mais il ne cautionnera aucun dialogue-subterfuge visant à couvrir un transfert anticonstitutionnel du pouvoir Exécutif à un Premier ministre 'super-fort'”.

Plus précisément, l'opposition exige des gages solides pour répondre à l'invite du pouvoir. “En tout état de cause, et comme pour tous les dialogues précédents, il revient au président de la République de prouver sa sincérité en s'engageant solennellement à faire respecter les libertés inscrites dans notre Constitution et à appliquer l'ensemble des recommandations consensuelles issues des discussions, le cas échéant”, argue un ancien membre du Parti démocratique sénégalais, avant d'ajouter : “Un tel engagement s'impose d'autant plus que le consensus obtenu à l'occasion de la seule rencontre à laquelle l'opposition a participé avec le ministre de l'Intérieur, à la veille des Législatives de 2024, avait été cavalièrement invalidé par l'Exécutif.

"Premier ministre super fort", Le FDR dit niet

Du côté de l'opposition, on ne cesse de jeter des cailloux dans le jardin du pouvoir. Après les “députés opposants”, mercredi, c’est au tour du FDR de se montrer hostile face à l'État, le jeudi 10 avril.

Même si le coup de la loi d'amnistie reste encore difficile à digérer pour Khalifa Sall, Abdou Mbow et compagnie, le principal motif de contestation demeure le projet du président Diomaye de créer un “Premier ministre hyper fort”. Pour l'opposition, “derrière cette formule se cache une manoeuvre claire : instaurer un système où le pouvoir Exécutif serait capté par une figure non élue, au grand dam de la démocratie ! Autrement dit, donner corps et vie institutionnelle à l'État- Sonko que le FDR ne cesse de dénoncer !”, soutient le porte-parole du jour, Mamadou Lamine Massaly.

Cependant, selon le FDR, il y a longtemps que les intentions du pouvoir ont été révélées. “Les prémices d'une telle forfaiture étaient perceptibles dans certaines actions phares de l'État, telles que la centralisation des dépenses publiques au niveau de la primature et l’application à ce dernier de l'article 254 du Code pénal portant sur l'offense au chef de l'État”.

Et comme si cela ne suffisait pas, le FDR évoque le “dépôt d'une proposition de loi dépouillant certaines prérogatives foncières des collectivités territoriales au profit de structures dépendant de la primature, ainsi que le refus du Premier ministre de contresigner un décret de nomination proposé par le président de la République”.

De plus, l'utilisation systématique de l'avion présidentiel par le Premier ministre constitue un énième acte qui présage l'institution d'un chef de gouvernement coiffant le président de la République lui-même. Le dialogue, oui, mais conditionné Évoquant le dialogue souhaité par le chef de l'État, l'opposition appréhende déjà un air de déjà-vu.