NETTALI.COM - Le Premier ministre Ousmane Sonko fait face actuellement aux députés pour répondre à quelques questions d'actualité. Interpellé sur les réformes attendues dans le secteur de la Justice, le chef du gouvernement a tenu à faire quelques précisions. 

C'est la députée Saï Cissé qui a interpellé Ousmane Sonko sur les réformes judiciaires dans un contexte où la Justice est au centre des critiques. Le Premier ministre rappelle que "depuis son indépendance, le Sénégal a opté pour une séparation des pouvoirs". "Le pouvoir exécutif est incarné par le président de la République et son gouvernement, le pouvoir législatif par l'Assemblée nationale et le judiciaire par les cours et tribunaux", rappelle Ousmane Sonko qui fait actuellement face aux députés. "La Constitution dit que le président de la République est la clé de voûte des institutions. Il est le chef suprême des armées, gardien de la Constitution et chef suprême des armées. Le Premier ministre est nommé par le président de la République, mais c'est la Constitution qui lui donne des pouvoirs", précise-t-il.

Toutefois, de l'avis d'Ousmane Sonko, les institutions doivent évoluer. "Le président y travaille. Mais vous députés devez aussi travailler à ces réformes. J'en ai parlé avec le Président qui a approuvé la proposition du député Tafsir Thioye sur la nécessité de faire les réformes sous forme de package", dit-il.

Evoquant la Justice, Ousmane Sonko rappelle que "l'institution judiciaire a un rôle central. Elle doit stabiliser la société". Mais il ajoute : "Indépendance de la Justice ne veut pas dire une Justice coupée de tout. Le parquet dépend du ministère de la Justice qui est une autorité politique. La politique pénale relève de l'Etat. L'ordre public relève de la responsabilité de l'Exécutif." Avant d'insister sur l'indépendance des juridictions de jugement qui n'obeïssent qu'à la loi. Cependant, souligne-t-il, "le problème de la Justice ne date pas d'aujourd'hui. La Justice a été discréditée dans ce pays. Des magistrats ont été manipulés. Ce qu'on appelle l'Etat profond est encore là avec ses pratiques". "Le temps de la Justice est le temps des hommes parce qu'elle est rendue au nom des hommes. La Justice doit être rendue avec célérité parce que le citoyen doit connaître très rapidement son sort", estime le chef du gouvernement.

Signalons que cette séance des questions d'actualité au gouvernement est boycottée par une partie de l'opposition parlementaire. Mais les députés non-inscrits Tafsir Thioye, Cheikh Tidiane Youm et Pape Djibril Fall sont bien présents dans la salle.