NETTALI.COM - Interpellé sur les menaces sur la liberté d'expression avec l'arrestation du journaliste Simon Faye, Ousmane Sonko explique n'avoir jamais demandé l'arrestation d'un citoyen.
Le député Pape Djibril Fall s'est chargé de plaider la cause du journaliste Simon Faye de la Sen Tv en garde-à-vue depuis quelques jours pour "diffusion de fausses nouvelles". Le parlementaire y voit une menace sur la liberté d'expression. Un avis que ne partage pas le Premier ministre.
Sur le cas du journaliste de DMedia Simon Faye, il déclare : "Vous savez ce que dit la loi sur les journalistes qui reprennent des articles ? C'est le rédacteur en chef ou le directeur de publication le premier responsable. Je donne un exemple : tu prends un article, tu dis qu'on licencie ces policiers pour les remplacer par des rebelles du MFDC et vous pensez qu'on va laisser ça comme ça. Il faut que ça cesse. Que chacun assume".
Ousmane Sonko rappelle ainsi que c'est la Constitution qui, en son article 10, consacre la liberté d'expression. A l'en croire, ledit article stipule que "chacun a le droit d'exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l'image, la marche pacifique, pourvu que l'exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l'honneur et à la considération d'autrui, ni à l'ordre public. Désormais, dans ce domaine, la politique pénale, c'est zéro tolérance. Diffusion de fausses nouvelles, c'est zéro tolérance dans ce pays".
Aussi, interpelle-t-il la responsabilité des juges. "Le juge à qui on amène une personne, la personne avoue qu'elle a fait ce qui lui est reproché. Il la relaxe en considérant que ce n'est pas grave. Pourtant, si on lui disait le dixième, il va condamner pour outrage à magistrat. Ce n'est pas normal. Tous les Sénégalais ont droit à la même dignité. Et c'est de la responsabilité de l'État d'y veiller", a-t- il indiqué sans autre précision. "La justice a été discréditée depuis des années à cause notamment de certains de ses acteurs"
Concernant toujours les juges, Ousmane Sonko s'est voulu très peu courtois. Il a encore proféré des critiques. "La justice a été discréditée depuis des années. La majeure partie des acteurs de la justice le reconnaissent. Et certains acteurs de la justice y ont leur responsabilité, avec des magistrats instrumentalisés. Il faut aider cette justice à se redresser".
L'erreur qu'il ne faut pas commettre, selon lui, c'est de penser que dès lors qu'on a élu le président de la République Bassirou Diomaye Faye, les choses changent. "L'État, c'est le même, avec les mêmes agents. L'État profond, il est encore là avec ses habitudes. Pour la justice, c'est un service public. Le peuple a le droit de mettre la pression sur elle, comme il le fait sur le président de la République, comme il le fait sur le Premier ministre. On dit le temps de la justice n'est pas le temps des hommes ; le temps de la justice est le temps des hommes, parce que la justice est rendue au nom des hommes. Elle doit être rendue avec célérité. C'est un principe fondamental. On peut même en poursuivre des magistrats".
Ousmane Sonko de souligner : "Je vais vous dire une chose ; jusque-là, je ne me suis pas intéressé à ces questions. Je n'ai jamais fait arrêter quelqu'un. Mais sur ces questions (atteintes à l'honneur et fausses nouvelles), à partir d'aujourd'hui, j'assume. Après ces jeunes, j'ose espérer que vous, les adultes politiciens, qui les envoyez sur les plateaux, vous allez sortir. Vous nous invitez dans un terrain que nous maitrisons bien. Nous vous attendons de pied ferme"